C'est une nouvelle qui va ravir certains consommateurs, mais elle ne touchera pas tous les foyers de la même manière. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a communiqué que le tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE), toutes taxes comprises, va subir une diminution de -15 % à partir du 1er février prochain, ce qui représente une baisse plus significative que les -14 % évoqués par le gouvernement auparavant. Cette réduction inclura également la hausse des tarifs de réseau prévue et l'augmentation des taxes décidée par l’État, comme souligné par la CRE.

Qui sera réellement concerné par cette baisse ?

En pratique, seuls les ménages ayant choisi une offre au tarif réglementé (environ 20 millions de foyers) ou des contrats indexés sur ce tarif (4 millions de foyers) bénéficieront de cette diminution, soit quelque 24 millions de foyers en tout.

Les clients ayant opté pour ces offres verront leur facture diminuer d'environ 42 € par Mégawattheure TTC. Avec une consommation annuelle moyenne de 4,4 MWh pour les ménages résidentiels, la facture pourrait ainsi passer de 1 240 € TTC par an à environ 1 050 € TTC. En somme, cela représenterait une baisse d'environ 190 € TTC par an. Pour une famille de trois personnes dans un logement entièrement électrique, la facturation pourrait passer de 2 252 € TTC/an à 1 863 € TTC/an, soit une économie de 389 €. Pour une famille de quatre personnes, cette baisse pourrait s'élever jusqu'à 651 € TTC/an.

Cependant, il est important de noter que ceux qui utilisent principalement le gaz verront une baisse moins significative ; par exemple, un couple se chauffant au gaz bénéficierait seulement d'une réduction de 107 € TTC/an. Les clients ayant pris une option comme l'offre Tempo d'EDF pourraient ne bénéficier que d'une diminution très marginale de 2 %.

Les abonnés aux offres de marché

À l'inverse, les clients ayant souscrit à des offres de marché, c'est-à-dire non indexées sur le tarif d'EDF, ont déjà souvent profité de la baisse des prix sur le marché ces derniers mois. Il est donc probable qu'ils constatent une augmentation de leur facture, en raison des hausses du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) et des taxes, qui pourraient atteindre 8 % selon des experts. Cela pourrait varier en fonction des contrats et des politiques tarifaires des fournisseurs.

Des augmentations possibles en vue pour 2026

Les experts avertissent que cette baisse pourrait être temporaire. En effet, les prix pourraient augmenter de nouveau d'ici 2026 à cause de l'expiration de l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH), qui permet aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité à un tarif préférentiel. Une fois cet accès perdu, le prix pourrait passer de 42 €/MWh à 70 €/MWh, ce qui se répercuterait très probablement sur les factures des ménages. En somme, bien que la baisse des tarifs soit bienvenue, elle pourrait n'être qu'une bouffée d'air frais avant un retour à une hausse inéluctable des prix.