Les heures décisives approchent pour le Club Med. Le propriétaire chinois, Fosun, se prépare à prendre d'importantes décisions lors du prochain conseil d'administration, notamment sur l'ouverture du capital avec une vente prévue de 30% des actions. Un nouvel acteur entre en lice : CapitalLand, un fonds d'investissement immobilier basé à Singapour, soutenu par le fonds souverain Temasek, qui possède 40% de CapitalLand.

Fosun semble préférer Temasek à l'offre concurrente de CVC, en raison des relations positives de ce dernier en France, particulièrement après l'ouverture d'un bureau à Paris récemment inauguré par Bruno Le Maire. Temasek, ayant investi dans des startups françaises comme Manomano, représente un choix stratégique pour Fosun.

En parallèle, la tension monte entre Henri Giscard d'Estaing, le président du Club Med, et Fosun. Ce dernier envisage de retirer les pouvoirs d'Henri en transférant de nombreuses responsabilités au conseil d'administration. Cela aurait pour effet de marginaliser encore davantage le dirigeant, en rendant les décisions stratégiques dépendantes des comités du conseil.

BPI France pourrait jouer un rôle clé dans cette aventure, notamment si elle s'associe à Temasek pour apaiser les tensions. En interne, il y a un fort remous, car Henri Giscard d'Estaing, à la tête du Club Med depuis 23 ans, s'efforce désespérément de maintenir son influence et ses prérogatives. Les soutiens politiques en sa faveur semblent s'amenuiser, rendant difficile sa défense face à l'influence grandissante de Fosun.

"Les semaines à venir pourraient être tumultueuses", prédit une source proche du dossier. Au fur et à mesure que la bataille pour le contrôle du Club Med s'intensifie, la question demeure : Henri Giscard d'Estaing pourra-t-il résister à la pression de Fosun, ou sera-t-il écarté de sa propre entreprise ? L'avenir du Club Med est en jeu, et rien ne sera plus comme avant.