Le président américain Donald Trump a récemment pris une décision audacieuse en invoquant une législation datant de 1798 pour expulser plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador. Cette loi, souvent critiquée pour ses implications sur les droits des migrants et ayant été utilisée par le passé pendant des périodes de guerre, a suscité de vives réactions, notamment de la part de défenseurs des droits humains.

En effet, cette législation a été appliquée dans le cadre de divers conflits, comme la guerre anglo-américaine de 1812 notamment, et a servi de fondement légal pour l'internement de plus de 100 000 Japonais et Américains d'origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le président salvadorien Nayib Bukele a annoncé l'incarcération des membres du gang dans le cadre d'un tour de vis contre la criminalité dans son pays, en les transférant dans une prison de haute sécurité. En réaction rapide à cette situation, un juge fédéral américain a suspendu temporairement les expulsions pour 14 jours, mais la Maison Blanche a affirmé que les avions transportant les membres du gang avaient déjà décollé avant cette décision.

La situation soulève des préoccupations sérieuses chez les défenseurs des droits civils, qui avertissent que l’application de cette loi pourrait ouvrir la voie à des expulsions massives et arbitraires de migrants sans audience préalable. "Cette décision pourrait transformer la manière dont les États-Unis gèrent l’immigration", a déclaré un porte-parole de l'ACLU.

D'autre part, Nayib Bukele n'a pas tardé à se féliciter de l'éloignement de ces "terroristes étrangers", utilisant un ton satirique en postant sur les réseaux sociaux que la décision de justice était désormais "trop tard" pour influer sur les expulsions.

Cette action s'inscrit dans un contexte plus large de tensions entre les États-Unis et le régime de Maduro au Venezuela, que Trump a qualifié de responsable de la violence et du trafic de drogue liés à des gangs comme Tren de Aragua. "Tren de Aragua mène une guerre irrégulière contre les États-Unis, et nous ne resterons pas les bras croisés", a ajouté Trump.

Ainsi, la mise en œuvre de la loi de 1798 pourrait marquer un tournant dans la politique d'immigration américaine, ouvrant la voie à d’éventuelles expulsions massives et illustrant les nouvelles méthodes utilisées pour répondre à ce que l'administration Trump qualifie de menace pour la sécurité nationale.