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Et si une pilule pouvait faire disparaître les moustiques ? 🦟💊

2025-04-06

Auteur: Marie

Récemment, une découverte scientifique pourrait bouleverser la lutte contre les moustiques porteurs de maladies. La nitisinone, un médicament habituellement utilisé pour traiter certaines maladies métaboliques rares, a montré un potentiel prometteur pour éradiquer ces nuisibles.

Des chercheurs se penchent sur l’utilisation de la nitisinone comme moyen de lutte contre le paludisme, en profitant de son mécanisme unique. En bloquant une enzyme essentielle chez les moustiques, la nitisinone empêche ces derniers de digérer le sang. Le résultat ? Une mort rapide des insectes, ouvrant la voie à une solution plus durable et moins nocive pour l'environnement que les insecticides classiques.

Dans leurs études, les scientifiques ont évalué l’efficacité de la nitisinone comparée à celle de l’ivermectine — un antiparasitaire couramment prescrit. Ce qui est fascinant, c'est que la nitisinone reste active plus longtemps dans le sang humain, ce qui pourrait la rendre particulièrement utile dans les régions où les moustiques ont développé une résistance à l’ivermectine.

Les essais ont été réalisés avec du sang de patients qui reçoivent déjà la nitisinone pour des maladies génétiques rares. Même à des doses faibles, les résultats étaient frappants : le médicament était mortel pour les moustiques Anopheles gambiae, et ce même pour ceux déjà résistants aux insecticides. Un avantage non négligeable, alors que la lutte contre le paludisme se voit souvent entravée par cette résistance.

En agissant spécifiquement sur les moustiques suceurs de sang, la nitisinone offre une approche écologique pour contrôler les vecteurs de maladies. De surcroît, cette solution pourrait réduire le coût du médicament pour les patients atteints de maladies rares, car une production accrue peut s'avérer bénéfique à la fois pour la santé publique et l’économie.

Les prochaines étapes de cette recherche visent à réaliser des essais en conditions semi-naturelles afin de préciser les dosages optimaux. Les chercheurs entendent également explorer l'impact de la nitisinone sur d'autres espèces de moustiques vecteurs de maladies, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies de lutte intégrée contre les maladies transmises par moustiques.

Publié dans « Science Translational Medicine », l’étude a été soutenue par plusieurs institutions britanniques. Chaque année, le paludisme fait des millions de victimes à travers le monde, et cette avancée représente un espoir considérable dans la recherche de méthodes novatrices pour le combattre.

Alors, comment la nitisinone parvient-elle à neutraliser ces redoutables moustiques ? C’est simple : en inhibant l’enzyme HPPD, indispensable pour le métabolisme du sang chez les moustiques, le médicament les empêche de se nourrir, entraînant leur mort. Contrairement aux insecticides traditionnels qui affectent le système nerveux des insectes, cette approche pourrait limiter les risques pour d’autres espèces.

De plus, la persistance prolongée de la nitisinone dans le sang humain signifie qu'une seule dose pourrait offrir une protection durable, un atout majeur dans les zones où les moustiques sont endémiques et potentiellement mortels.