"Et si nous avions une baguette magique ?" : le plan du gouvernement pour gérer les vagues de licenciements imminentes
2024-11-12
Auteur: Julie
Le gouvernement français se dirige vers une période sociale délicate. Selon le ministre Marc Ferracci, des milliers de suppressions de postes dans l'industrie sont à prévoir. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, avertit que nous sommes "au début d'une déferlante tragique" avec potentiellement plus de 150 000 emplois menacés.
Face à cette situation, le gouvernement a une position claire : agir avec sang-froid. Des conseillers au sein de l’exécutif signalent que, jusqu'à présent, le nombre d'emplois créés avait dépassé celui des emplois détruits. Cependant, ils expriment des craintes quant à un possible renversement de cette tendance dès le début de l’année prochaine. Pour coordonner les efforts du gouvernement et des territoires, le Premier ministre Michel Barnier est décrit comme "très attentif" à l’évolution de la situation.
Lors d'une récente visite à l’usine Michelin de Cholet, le ministre Ferracci a été confronté à la colère des employés menacés de licenciement. En coulisse, plusieurs porte-parole du gouvernement confirment que des dizaines d’usines devraient fermer. Toutefois, ils mettent en garde contre le fait que le Premier ministre ne devrait pas se laisser piéger par l’émotion.
Une question cruciale se pose quant à la réponse du gouvernement. Une source ministérielle a déclaré de manière désabusée : "Si on avait une baguette magique, on l'utiliserait". En réalité, le gouvernement exclut les options de nationalisation ou d’interdiction des plans sociaux. "Il faut se méfier des solutions toutes faites", a rétorqué un conseiller, continuant la réflexion sur fond de promesses de transparence envers les Français.
Dans ce contexte, le gouvernement croit fermement que l’injection de fonds publics dans des entreprises moribondes serait nocif pour l’économie. Par exemple, le secteur automobile, qui doit impérativement se détourner des moteurs thermiques, illustre cette stratégie.
Le véritable enjeu, selon Bercy, est d'encourager les transitions vers des secteurs porteurs tout en refusant de sauver des emplois par pur réflexe. Emmanuel Macron et son équipe se concentrent sur la réformation et la reconversion des travailleurs affectés pour les aider à retrouver un emploi dans un marché en évolution rapide. Ils insistent sur le fait qu'il s'agit de "crises" multiples plutôt que d'une seule crise majeure.
Pour montrer cet engagement, le 13 novembre, Emmanuel Macron devrait intervenir lors d'une conférence devant le Collège de France pour souligner l’importance d’un investissement massif à l'échelle européenne. Cela représente selon lui le seul moyen d’affronter la concurrence accrue de la Chine et des États-Unis. Les temps à venir s'annoncent incertains, mais l’appel à une action collective et à une stratégie d’investissement semblent être les mots d'ordre pour naviguer ces eaux tumultueuses.