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Et si Netanyahu remportait son jeu d'échecs ? Une analyse sans filtre de la situation géopolitique en Syrie

2024-12-15

Auteur: Sophie

La chute du régime Al-Assad est sans doute l'une des nouvelles les plus marquantes pour Israël ces dernières années. La situation géopolitique au Proche-Orient est en pleine mutation, et ce changement pourrait avoir des conséquences profondes pour la sécurité d'Israël, un pays entouré d'ennemis. En effet, sur la carte de cette région tourmentée par des conflits depuis plus de 75 ans, deux puissances se regardent en chiens de faïence : l'Iran et Israël.

L'Iran, par le biais d'un réseau complexe d'alliances et de soutien à divers groupes armés, s'était considérablement rapproché d'Israël via la Syrie, considérée comme un corridor stratégique pour les attaques. La Syrie a été un point névralgique de logistique, de préparation militaire et de transfert d'armements vers le Hezbollah, l'ennemi héréditaire d'Israël. Pendant des années, sous prétexte d'ignorer les agissements iraniens, le régime d'Al-Assad n'a pas directement menacé Israël, même si les missiles, roquettes et autres armes avaient régulièrement emprunté la voie de la Syrie pour frapper Israël. Selon des experts, Téhéran aurait investi plus de 50 milliards de dollars dans cette infrastructure de guerre.

Depuis la Révolution iranienne de 1979, les ambitions de l'Iran, sous le leadership successif de l'ayatollah Khomeiny et des dirigeants actuels, sont claires : éradiquer l'État hébreu. Au cours des deux dernières décennies, cette obsession s'est militarisée, se traduisant par la formation d'un « axe de la résistance » allant du Yémen à Gaza, avec des relais en Irak, en Syrie et au Liban. Cela a créé un cadre géopolitique où Israël se trouvait de plus en plus vulnérable malgré sa puissance militaire.

La récente chute du régime Al-Assad constitue une rupture dans cet équilibre de force. L'attaque de l'ambassade iranienne à Damas, peu après la montée au pouvoir des islamistes, a symbolisé ce tournant. Deux jours plus tôt, la fuite des Gardiens de la Révolution avait déjà annoncé l'échec de la stratégie iranienne en Syrie. Aujourd'hui, l'Iran est isolé et affaibli. Après les massacres du 7 octobre, Benjamin Netanyahu et son gouvernement se sont engagés dans un plan pour démanteler, morceau par morceau, cet assemblage complexe d’alliances qui menaçait son pays.

La question se pose : les Israéliens ont-ils joué un rôle actif dans le renversement d'Al-Assad ? Des analystes estiment que oui, en sapant le régime et en éliminant des cadres clés du Hezbollah en Syrie. Paradoxalement, même la Russie, qui a longtemps soutenu Assad, semble réaliser que le vent a tourné. Ce nouvel environnement pourrait également favoriser une sorte de rapprochement tacite entre Israël et certains acteurs syriens qui souhaitent voir l'Iran affaibli.

La situation actuelle offre aussi des perspectives intrigantes. Les islamistes, tout comme les stratèges israéliens, partagent un ennemi commun : l'Iran. Leur intérêt mutuel pourrait ouvrir la voie à une forme de pacte de non-agression. L'issue de ce conflit pourrait dépendre de la capacité de Netanyahu à transformer en opportunité cette déstabilisation du régime syrien.

Il est crucial de se demander si la lucidité politique de l'Iran les poussera à trouver une issue pacifique à leur programme nucléaire. L’avenir de la région pourrait en dépendre.

La véritable question demeure : quelle paix durable pourra-t-on établir à long terme une fois que les différentes factions - Hamas et autre fragments du Hezbollah - auront déposé les armes ? La stratégie militaire de Netanyahu doit se transformer en un avenir pacifique et constructif ; sinon, les frustrations accumulées pourraient à nouveau engendrer des conflits. L'enjeu est maintenant sur la capacité d’Israël à tirer parti de cette situation pour assurer non seulement sa sécurité immédiate, mais aussi pour favoriser une paix durable dans la région.