Technologie

EPR de Flamanville : La Cour des comptes révise le coût total à 23,7 milliards d'euros avec une rentabilité préoccupante

2025-01-14

Auteur: Jean

Alors que l’électricien EDF vient tout juste de mettre un terme à son interminable projet de l’EPR (réacteur pressurisé européen) à Flamanville dans la Manche, la Cour des comptes a publié un rapport brûlant le 14 janvier. Ce dernier évalue le coût total du projet à un colossal 23,7 milliards d'euros, ajoutant que l’investissement pourrait générer « une rentabilité médiocre ». En effet, ce montant représente une forte augmentation par rapport aux 19,1 milliards d'euros prévus en 2020, et c'est surtout un choc par rapport aux estimations initiales de 2006, qui s'élevaient entre 3,2 et 3,3 milliards d'euros.

Ce qui est encore plus alarmant, c'est que ces prévisions amènent des enjeux non seulement financiers, mais aussi en matière de transition énergétique. Pendant que l'État, actionnaire d'EDF, envisage la construction de six à quatorze nouveaux réacteurs nucléaires, le spectre de la rentabilité des projets antérieurs reste présent. La Cour souligne une « dynamique nouvelle » dans la filière EPR, mais avec des « risques persistants » de retards et de surcoûts.

La montée des coûts de construction, qui s'élèvent désormais à 15,6 milliards d'euros en valeur 2023, ne doit pas être sous-estimée. À cela s'ajoutent d'importantes dépenses pour la première phase d'exploitation, les provisions pour le démantèlement et la gestion des déchets radioactifs, ainsi que les coûts de financement. De plus, les prix de l'énergie et les incertitudes liées aux politiques énergétiques en Europe ajoutent une couche supplémentaire de complexité à l'avenir de ces projets.

Il est donc crucial de s'interroger : l'EPR de Flamanville représente-t-il un modèle économique viable pour l'avenir de l'énergie nucléaire en France ? Les futurs projets peuvent-ils vraiment éviter les pièges qui ont conduit à des investissements gargantuesques avec des rendements incertains ? La réponse à ces questions pourrait façonner le secteur énergétique français pour les décennies à venir.