Le taux du Livret A vient d'être annoncé par le ministère de l'Économie et va passer à 2,4 % à partir du 1er février, contre 3 % actuellement. Cette décision, prise mercredi, a été dévoilée par le ministre Eric Lombard, qui a mis en avant le fait qu'un 'coup de pouce' a été accordé aux douze millions d'épargnants modestes avec un Livret d'épargne populaire (LEP), qui profitera d'un taux de 3,5 %.

Eric Lombard a expliqué que cette révision des taux était nécessaire après la baisse de l'inflation, visant à protéger l'épargne des Français. Cette annonce fait suite à des anticipations exprimées par le ministre, qui avait évoqué un taux 'autour de 2,5 %' lors de son précédent discours.

Un taux soumis à des influences politiques

Cette baisse est sans précédent depuis 2020 et est la plus importante observée depuis 2009. Elle est le reflet d'un ralentissement des prix observé au cours de l'année écoulée. Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, souligne que 'proposer un meilleur taux que ce que la formule exigeait était justifié surtout lorsque l'inflation était élevée'. Le taux du Livret A, révisé deux fois par an et applicable également au Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est fortement influencé par des considérations politiques et a souvent fait l'objet d'ajustements ces dernières années.

Cette réduction est perçue comme une bonne nouvelle pour les acteurs financés par le Livret A, tels que les banques et la Caisse des dépôts (CDC), que Lombard dirigeait avant sa nomination comme ministre. Ce changement est vu comme un moyen de stimuler la construction de logements sociaux, une priorité du gouvernement actuel.

Une nécessité face à la crise du logement

Les fonds accumulés grâce au Livret A et aux LDDS sont principalement destinés au financement du logement social et à d'autres projets urbains. La baisse du taux est donc censée soutenir l'investissement dans le secteur du logement, particulièrement crucial dans le cadre d'une crise du logement sans précédent. La fédération des entreprises sociales pour l'habitat (ESH) a salué cette mesure, tout comme Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui a noté que ces réductions de taux étaient nécessaires pour faire face à la hausse des coûts de production.

Des dépôts en forte augmentation

Entre janvier et novembre 2024, les Livrets A et LDDS ont ainsi enregistré une augmentation de 17,5 milliards d'euros, atteignant un total de 582,3 milliards d'euros, selon les données récentes de la CDC. Bien que la formule de calcul ait été strictement appliquée pour le taux du Livret A, le Livret d’épargne populaire (LEP) bénéficie d'une réduction de taux, passant de 4 % à 3,5 %, une diminution bien plus douce que les 2,9 % attendus théoriquement. Cela représente un aspect important à surveiller pour les épargnants à la recherche des meilleures opportunités d'investissement.