La journaliste Ariane Lavrilleux, au cœur d'une enquête controversée sur des atteintes au secret de défense, a été convoquée ce vendredi 17 janvier à 9h30 à Paris par une juge d'instruction. Elle s'est déclarée "totalement surprise" par cette démarche lors d'une interview sur France Inter. Cette procédure pourrait aboutir à une mise en examen pour "appropriation et divulgation du secret de la défense nationale", une accusation qui pèse lourd dans le domaine journalistique.

Cette situation découle d'une série d'articles explosifs publiés par le média Disclose depuis 2019, lesquels accablent l'État français pour sa vente d'armes à des regimes autoritaires. Mais le plus grave, selon les révélations, serait une opération militaire secrète de la France en Égypte, dont le détournement par le régime local aurait mené à la mort de civils innocents. Ces allégations sont non seulement alarmantes, mais soulèvent également des questions éthiques sur l'implication de l'État français.

Ariane Lavrilleux a également partagé des détails troublants sur les méthodes employées lors de l'enquête : "Mon téléphone a été géolocalisé pendant près d'un mois, mes comptes ont été scrutés... On m'a suivie dans le tramway", a-t-elle déclaré. Elle a eu accès à son dossier d'instruction, révélant des moyens jugés "absolument disproportionnés" pour découvrir l'identité des sources qui ont permis la publication des informations d'intérêt général. "Ces révélations n'ont jamais compromis la sécurité de l'État ni mis en danger des militaires", insiste-t-elle.

La situation pose également une question inquiétante sur la liberté de la presse et le protection des sources. En effet, de nombreux journalistes et défenseurs des droits de l'homme craignent que de telles procédures n'envoient un message dissuasif aux futurs lanceurs d'alerte et informateurs.

Un appel à la mobilisation est lancé, et des manifestations de soutien à Lavrilleux sont prévues dans plusieurs villes de France. Restez attentifs, car cette affaire pourrait marquer un tournant majeur dans la lutte pour la transparence et la protection des journalistes dans le pays.