Énergies renouvelables : le pari audacieux du Japon pour 2040
2024-12-17
Auteur: Léa
Le Japon se lance un défi colossal : d'ici 2040, le pays ambitionne de faire des énergies renouvelables la première source d'électricité. Inspiré par la tragédie de Fukushima en 2011, le gouvernement japonais adopte un plan audacieux visant à réduire sa dépendance aux énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Mais cette transformation spectaculaire entraînera-t-elle des sacrifices ? Alors que l'archipel est pauvre en ressources naturelles, il mise sur un mix énergétique innovant qui inclut le solaire, l'éolien et, controversé, le nucléaire.
Une transition énergétique incontournable : quelles promesses pour 2040 ?
Les autorités nipponnes ont déclaré que les énergies renouvelables devraient représenter entre 40 et 50 % de l'électricité produite d'ici 2040. Cela représente un bond considérable par rapport aux 23 % concernés en 2023 et à l'objectif de 38 % fixé pour 2030. Cette ambition sera portée par des technologies de pointe, en particulier dans le solaire et l'éolien, qui devront répondre à des défis sans précédent.
Pourquoi un changement aussi radical ?
Le Japon doit faire face à plusieurs défis majeurs :
- **Risques de catastrophes naturelles** : sismiques et tsunamis demeurent des menaces constantes.
- **Dépendance aux importations d’énergies fossiles** : actuellement, 70 % de l’électricité provient encore de sources thermiques.
- **Enjeux géopolitiques** : des tensions politiques, exacerbées par la guerre en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, compliquent davantage l'approvisionnement en énergie.
L'atome, solution indispensable malgré Fukushima ?
Suite à la catastrophe de Fukushima, le nucléaire avait presque disparu du paysage énergétique japonais. Toutes les centrales nucléaires avaient été mises à l'arrêt, plongeant le pays dans une crise énergétique. Toutefois, le gouvernement nippon a décidé de réactiver le nucléaire : tous les réacteurs existants devraient être remis en service d'ici 2040, et un nouveau programme de construction de réacteurs pourrait voir le jour. L'objectif est de multiplier par deux la part du nucléaire dans le mix énergétique, passant de 8,5 % actuellement à 20 %.
Cette décision est très controversée et suscite de vives inquiétudes dans certaines régions, où les souvenirs de Fukushima restent frais. Néanmoins, le gouvernement insiste sur le fait que sans la contribution du nucléaire, garantir une stabilité de l'approvisionnement énergétique est utopique.
Un défi technologique : répondre à une demande en forte augmentation
Derrière cette stratégie renouvelable se cache un paradoxe : la demande en électricité est sur le point d'exploser. La montée en puissance de l’intelligence artificielle et l'essor de la fabrication de semi-conducteurs nécessiteront des quantités d'électricité colossales. Le gouvernement prévoit une augmentation de 10 à 20 % dans la production d'électricité d'ici 2040. Dans un pays avec peu de ressources naturelles, cela soulève des interrogations quant à sa capacité à atteindre l'autosuffisance énergétique.
Les critiques s'intensifient déjà. Alors que maximiser l'éolien et le solaire paraît idéal, cela ne prend pas en compte les limitations géographiques d'un pays montagneux et densément peuplé. Réduire le thermique à 30-40 % des besoins semble irréaliste sans un soutien massif du nucléaire.
Une stratégie énergétique ambitieuse et réaliste ?
Le Japon fait face à un défi titanesque. L'objectif d'un mix énergétique constitué de 50 % d'énergies renouvelables et 20 % de nucléaire est ambitieux, mais cela nécessitera une action rapide et concrète. Le pragmatisme semble avoir prédominé sur l'idéologie, car malgré les risques, le nucléaire s'impose comme une option incontournable pour garantir la sécurité énergétique.