Des combats intenses entre les forces de sécurité du nouveau régime syrien et les partisans de l'ancien président Bachar al-Assad ont causé la mort de plus de 70 personnes en seulement 24 heures dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, le 6 mars.

L'organisation, bien que basée au Royaume-Uni, possède un réseau étendu sur le terrain en Syrie et rapporte que parmi les victimes se trouvent "35 membres des forces de sécurité et du ministère de la Défense abattus par les loyalistes d'Assad, ainsi que 32 combattants et quatre civils tués par les forces de sécurité". En outre, des dizaines d'autres ont été blessés, et le nombre de prisonniers de part et d'autre continue d'augmenter.

Les affrontements sont décrits comme "sanglants" avec des embuscades ciblées sur la côte syrienne, et l'ONG note qu'il s'agit des attaques les plus violentes menées contre les nouvelles autorités depuis la chute d'Assad.

Les combats se concentrent principalement dans la ville de Jablé ainsi que dans des villages voisins de la région côtière de Lattaquié, qui est particulièrement stratégique, car elle est le bastion de la minorité alaouite à laquelle appartient Assad.

Renforcement militaire

Le ministre de la Défense a annoncé le déploiement de renforts dans les villes de Lattaquié et Tartous afin de "restaurer la stabilité et la sécurité dans la région". Une source gouvernementale citée par l'agence de presse officielle Sana a déclaré que "de vastes opérations de ratissage ont été lancées dans plusieurs localités, villages et montagnes environnantes".

Alors que les nouveaux dirigeants tentent de reprendre le contrôle de la situation, il est essentiel de noter que ces violences surviennent dans un contexte de tensions ethniques et sectaires exacerbées, où la lutte pour le pouvoir fait rage. Le rétablissement de la sécurité à l'échelle nationale représente un défi colossal pour les autorités, en place depuis que les forces rebelles, comprenant des factions islamistes, ont renversé Bachar al-Assad le 8 décembre.

Le climat instable et l'incertitude qui en découle pourraient engendrer davantage de violences alors que les différents groupes cherchent à asseoir leur domination sur le territoire syrien. La communauté internationale appelle à une désescalade immédiate des tensions, et des discussions sont en cours pour trouver une solution durable à cette crise qui perdure depuis des années.