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En Syrie, la violence explose : Plus de 200 victimes dans les affrontements entre les forces du régime et les partisans de Bachar al-Assad

2025-03-07

Auteur: Philippe

Des affrontements sans précédent depuis la chute du président déchu Bachar al-Assad secouent la Syrie. Selon un bilan alarmant de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) publié ce vendredi, au moins 231 personnes ont perdu la vie depuis le jeudi 6 mars, marquant une escalade de la violence dans le pays.

La région de Lattaquié et Tartous, fiefs de la minorité alaouite dont est issu l'ancien président, a été le théâtre de combats intenses. La violence a franchi un nouveau seuil lorsque des partisans de Bachar al-Assad ont lancé une attaque meurtrière contre des forces de sécurité à Jablé, ville côtière, dans la nuit du jeudi au vendredi. En réponse, les autorités ont dépêché des renforts et ont lancé d'importantes opérations de ratissage dans la région, notamment à Qardaha, le berceau du clan Assad. Un couvre-feu a été instauré jusqu'à samedi dans les zones touchées par les violences.

Plus de 130 civils alaouites présumément "exécutés"

L'OSDH fait état d'au moins 136 civils alaouites, dont 13 femmes et 5 enfants, qui auraient été "exécutés" par les forces de sécurité. Ces tragédies se sont produites dans des régions comme Banyas, Lattaquié et Jablé. Des vidéos mises en ligne par des militants montrent des corps en vêtements civils entassés dans une cour, alors que des femmes pleurent à proximité. Dans d'autres images, des hommes en uniforme militaire ordonnent à des civils de ramper avant de tirer sur eux à bout portant, bien que l'AFP n'ait pas pu vérifier de manière indépendante l'authenticité de ces séquences.

Les médias d'État syriens, citant des sources sécuritaires, parlent d'"exactions isolées" commises par des foules "non organisées" en réaction à l'assassinat de plusieurs membres des forces de police par des fidèles de l'ancien régime. Une source gouvernementale a affirmé travailler pour mettre fin à ces actes, insistant sur le fait qu'ils ne représentent pas l'ensemble du peuple syrien.

Les tensions croissantes dans l'ouest de la Syrie ont provoqué des inquiétudes ailleurs. La Turquie, qui soutient le gouvernement intérimaire à Damas, a appelé à la retenue, avertissant que les provocations dans la région pourraient compromettre les efforts de réconciliation. Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a souligné que la restauration de la sécurité à travers la Syrie représente le défi le plus pressant pour les nouvelles autorités en place, suite au renversement de Bachar al-Assad par une coalition de groupes rebelles dirigée par des islamistes le 8 décembre.

Face à cette situation chaotique, les acteurs internationaux, y compris les Nations Unies, pressent les parties en conflit à se tourner vers le dialogue pour éviter une spirale de violence encore plus meurtrière. La communauté internationale reste en alerte, craignant que cette escalade ne mène à une crise humanitaire d'une ampleur inédite.