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En RDC : Violences et tensions, des ambassades ciblées lors des manifestations anti-guerre

2025-01-28

Auteur: Chloé

À Goma, grande ville du Kivu, la situation reste explosive. Mardi 28 janvier, les coups de feu résonnent encore dans plusieurs quartiers, conséquence directe des affrontements entre l'armée congolaise et le M23, soutenu par des troupes rwandaises. En seulement deux jours, les bilans sont alarmants : au moins 17 personnes ont perdu la vie et 367 ont été blessées, selon des sources médicales. Alors que la crise s'intensifie, le président Félix Tshisekedi devrait s'exprimer devant la nation dans les heures à venir.

À Kinshasa, la colère populaire s'est également manifestée. Plusieurs ambassades, dont celles de la France, du Rwanda, de la Belgique, du Kenya et des États-Unis, ont été attaquées par des manifestants dénonçant la guerre dans l'est du pays. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent la fumée s'échappant du bâtiment de l'ambassade française, alors que la police congolaise a utilisé des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les foules. Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères français, a confirmé sur Twitter que l'attaque avait causé un incendie, maintenant maîtrisé, et a affirmé que toutes les mesures étaient prises pour protéger les agents et les ressortissants.

Les autorités rwandaises et kényanes ont également condamné ces violences, le Kenya exprimant sa profonde inquiétude sur la sécurité de son ambassade. Le ministre congolais de la communication, Patrick Muyaya, a tenté de rassurer l'opinion publique en affirmant que l'ordre était rétabli et la sécurité autour des ambassades renforcée.

Pendant ce temps, la situation à Goma se détériore. Des rapports font état de l'entrée du M23 dans la ville, provoquant le déplacement de milliers de personnes. Le climat de terreur est tel que les habitants se retrouvent souvent sous la menace de miliciens. Les Nations unies et des organisations humanitaires lancent des appels à l'aide face à une crise humanitaire exacerbée, soulignant que la région, déjà pauvre, souffre d'une pénurie alimentaire de plus en plus critique. Plus d'un demi-million de personnes ont été déplacées rien que ce mois-ci, augmentant encore la pression sur les ressources locales.

Les violences et les conflits persistent dans cette région riche mais troublée, où les tensions politiques et les luttes pour le pouvoir ont perduré pendant plus de trente ans. Les combats qui opposent l'armée congolaise et les groupes armés comme le M23 n'annoncent rien de bon pour l'avenir de la RDC, déjà fragile sur le plan économique et social.

C'est dans ce contexte de violence et d'incertitude qu'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies a été convoquée, en réponse aux événements tragiques en cours. L'ONU et l'Union africaine, face à une crise humanitaire « extrêmement préoccupante », appellent à un cessez-le-feu immédiat, tout en soulignant la nécessité d'une solution politique durable pour la région.

La situation à Goma est devenue un point de focalisation, attirant l'attention internationale sur les enjeux humanitaires et sécuritaires en République Démocratique du Congo. Les actes de violence révèlent la vulnérabilité de la population et l'urgence d'une réaction coordonnée pour instaurer la paix dans cette région déchirée par des décennies de conflit.