Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a pris la décision stratégique de reporter la présentation de son projet de budget à l’Assemblée nationale, initialement prévue pour le 1er octobre, au 9 octobre. Cette décision, qualifiée de première historique, permet à Barnier de peaufiner un budget jugé jusqu'alors trop minimaliste, hérité de son prédécesseur Gabriel Attal.

Le report accordera à Matignon un peu plus de temps pour améliorer le projet, qui prévoit un gel des dépenses de l'État pour 2025 par rapport au budget initial pour 2024. Barnier a assuré qu'il compte bien prendre le temps nécessaire pour élaborer un budget qui puisse donner une empreinte significative à son gouvernement.

Les consultations avec le Haut Conseil des finances publiques et les juristes du Conseil d'État, qui devront valider le projet de loi avant sa présentation, devraient également être prises en compte, car elles nécessitent environ quinze jours de préparation.

Parallèlement, la démission surprise de Thierry Breton de son poste à la Commission européenne a suscité des spéculations sur son éventuelle entrée dans le futur gouvernement de Barnier. Bien que Matignon ne souhaite pas lier ces deux événements, de nombreuses voix affirment que Breton, qui connaît bien Barnier, pourrait occuper un poste clé.

La situation politique demeure tendue alors que la demande de destitution d’Emmanuel Macron est sur la table de l’Assemblée nationale, avec des députés de La France insoumise prêts à agir. Ce mouvement fait suite à l’annonce du budget et pourrait créer de nouvelles tensions au sein de la majorité parlementaire.

Dans un contexte d'incertitude politique, plusieurs leaders de partis, notamment Jordan Bardella du Rassemblement national, ont exprimé leur scepticisme quant à la capacité du gouvernement Barnier à faire face à des défis tels que la gestion de la crise économique et les réformes sociales nécessaires.

Alors même que Barnier appelle à dépasser les clivages politiques, la composition de son gouvernement pourrait cependant exacerber les tensions entre l'extrême droite et la gauche. Ce défi s’ajoute à celui de maintenir un large soutien au sein du Parlement, alors que la situation économique de la France continue de susciter des préoccupations.