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EN DIRECT - Procès de l’assassinat de Samuel Paty : l’ancienne principale témoigne de ses nombreuses alertes

2024-11-12

Auteur: Louis

Le procès de l’assassinat de Samuel Paty, tragiquement survenu en octobre 2020, a débuté le 4 novembre 2023 devant la cour d’assises spéciale de Paris. Huit individus sont jugés pour leur implication, sous divers niveaux, dans ce drame qui a choqué la France entière.

Ce mardi, Audrey F., l'ancienne principale du collège du Bois d'Aulne où Samuel Paty enseignait, a pris la parole. Elle a décrit ses préoccupations concernant l’absentéisme du professeur. "Le jour de la réunion des parents, son absence était inhabituelle. Je commençais à m’inquiéter. Je tentais de le joindre par téléphone, mais je tombais sur son répondeur."

Après plusieurs tentatives pour le contacter, elle se rend au domicile de Samuel Paty avec un autre enseignant. Ce dernier les informe qu'il devrait le raccompagner. Ils découvrent par la suite que Samuel Paty était simplement parti jouer au tennis, pensant qu'il était conseillé de ne pas assister à la réunion par son inspecteur.

L'ancienne principale a aussi évoqué des tensions avec certains parents d'élèves, notamment Brahim Chnina, qui avait déjà qualifié M. Paty de "voyou" lors d’une rencontre. "Il était essentiel que M. Paty soit préparé ou du moins informé de la venue de cette personne", a-t-elle ajouté.

Le jeudi 8 octobre 2020, Chnina et sa fille ont déposé une plainte contre le professeur, alors qu'un policier se trouvait déjà dans le hall du collège pour surveiller la situation. Audrey F. a évoqué que cet inspecteur ne remettait pas en question le choix pédagogique de M. Paty sur les caricatures, mais aurait voulu une approche différente, insistant sur le fait que cela ne devrait s'adresser qu'à l'ensemble de la classe.

Elle a aussi indiqué qu’elle avait alerté le maire de Conflans-Sainte-Honorine, de même que plusieurs autorités, de la situation tendue au sein de l’établissement, craignant des manifestations publiques. L'inquiétude d'Audrey F. ne cessait de croître, notamment face aux réactions de certains parents à l’égard de la laïcité.

Un fait marquant de ce procès a été la révélation d'une tension accrue entre les parents et le personnel éducatif, et l’incapacité des autorités à gérer cette situation. Audrey F. a souligné sa volonté d’analyser la réaction des élèves face à ces provocations, révélant que certains se sont sentis désorientés par les événements récents et préféraient alors passer à autre chose en classe.

Dans ses témoignages, Audrey F. a fait preuve d'honnêteté en avouant qu’elle aurait voulu que M. Paty puisse continuer son enseignement sans subir d’angoisse. Elle évoque un élève, lié au cœur de la controverse, qui a finalement déclaré qu'elle n'avait pas quitté le cours, montrant ainsi les contradictions dans les allégations des parents.

Dans l’ensemble, le procès met en lumière non seulement les événements tragiques entourant la mort de Samuel Paty, mais aussi la complexité des relations à l’intérieur du système éducatif français au moment où ces tensions émergentes refletaient des problématiques plus larges de la laïcité et des valeurs républicaines. La communauté réagit toujours à ce drame avec une intensité palpable, car elle questionne le rôle des institutions face à la radicalisation croissante et à la défense de la liberté d’expression.

Le procès continue d'attirer l'attention médiatique, alors que la quête de justice pour Samuel Paty et le débat sur la laïcité en France restent des sujets cruciaux.