La tension monte au sein de la classe politique française alors que plusieurs syndicats exhortent le gouvernement à rétablir « la stabilité » politique. Un communiqué rare par son unité a été signé ce mardi par sept représentants d'organisations patronales et syndicales, notamment le Medef, la CFDT, et FO, appelant à un retour à la « stabilité, la visibilité et la sérénité » politique. Ce texte, adressé à l'AFP, souligne les dangers d'une instabilité croissante, mentionnant le risque imminent d’une crise économique pouvant avoir des conséquences sociales dramatiques. Les signataires expriment leurs inquiétudes face à des projets d’investissements gelés et une multiplication des faillites d'entreprises.

La CGT a choisi de ne pas appuyer ce communiqué, Sophie Binet, sa leader, considérant qu’il déplace la responsabilité de la crise sur l’instabilité politique au lieu de l’attribuer aux choix économiques des grandes entreprises.

La nouvelle administration fait face à une pression intense d'opinions divergentes. Alors que François Bayrou, le nouveau Premier ministre, se prépare à rencontrer Emmanuel Macron pour discuter de son équipe, des doutes persistent concernant l’investissement du gouvernement dans la gestion de Mayotte, gravement affectée par un cyclone récent.

Les députés de l'opposition ne se privent pas de critiquer Bayrou pour sa présence à Pau, une ville où il est également maire, alors que Mayotte nécessite des attentions urgentes. Cependant, dans le cadre d'un discours à l'Assemblée nationale, Bayrou a promis de répondre à la situation budgétaire actuelle, espérant assembler un gouvernement rapidement. Il a évoqué la nécessité de trouver un consensus entre diverses sensibilités politiques.

En plus de cela, le Premier ministre a rappelé aux députés qu’il était d’usage que le président et le Premier ministre ne quittent pas le territoire national en même temps – une remarque qui a suscité des critiques, soulignant que Mayotte est un territoire français et que la situation là-bas est désespérée.

Le climat social se détériore rapidement, et tous les yeux sont fixés sur Bayrou tandis qu'il s'efforce d'équilibrer les tensions internes de son gouvernement naissant. La pression tant des syndicats que de l’opposition est palpable, et les premiers jours de son mandat seraient un test clé pour sa capacité à rassembler et stabiliser la situation politique du pays. La France attend avec impatience de voir comment Bayrou et Macron parviendront à naviguer dans ces eaux tumultueuses alors que la formation du gouvernement se précise. Le temps presse pour éviter une crise gouvernementale qui pourrait avoir des implications durables sur le paysage politique du pays.