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En Corée du Sud, la Cour constitutionnelle doit rapidement décider du sort de Yoon Suk Yeol, le président déchu

2024-12-15

Auteur: Michel

Le chef de l'opposition sud-coréenne, Lee Jae-myung, a exhorté la Cour constitutionnelle, dimanche 15 décembre, à statuer rapidement sur le sort de Yoon Suk Yeol, le président destitué, afin de permettre au pays de sortir du « trouble national » causé par l'imposition surprise de la loi martiale le 3 décembre.

La Cour constitutionnelle a un délai de six mois pour valider cette destitution, votée samedi par le Parlement. Si la cour donne son accord, une élection présidentielle devra se tenir dans les deux mois. Lee Jae-myung a insisté sur le fait que « la Cour doit rapidement traiter cette affaire pour limiter le trouble national et alléger les souffrances de la population ».

Le président de la Cour constitutionnelle, Moon Hyung-bae, a promis une « procédure rapide et juste », convoquant les autres juges pour une première réunion sur cette question. Les experts s'accordent à dire que la condamnation de M. Yoon semble inévitable face à ses nombreuses violations de la Constitution.

Par ailleurs, Lee Jae-myung a demandé une enquête approfondie concernant les événements extraordinaires de la nuit du 3 au 4 décembre, lorsqu’Yoon a annoncé, sans avertissement, l'imposition de la loi martiale et a tenté d'envoyer l'armée au Parlement pour museler les députés. Sous la pression des élus et des manifestants, il a finalement dû faire machine arrière.

« Il est crucial que les responsables de cette situation soient tenus responsables et que la vérité soit rétablie pour éviter que cela ne se reproduise », a déclaré Lee, qui avait perdu de justesse les élections présidentielles de 2022 face à Yoon et qui est désormais considéré comme le favori pour lui succéder.

Yoon Suk Yeol est actuellement sous enquête criminelle pour « rébellion », un crime qui pourrait, théoriquement, entraîner la peine de mort. Il lui est interdit de quitter le pays, et plusieurs de ses anciens ministres, y compris son ministre de la défense, ont déjà été arrêtés. Le Premier ministre, Han Duck-soo, assure l'intérim présidentiel. Ce dernier a tenu des discussions avec le président américain Joe Biden, qui a salué la résilience de la démocratie sud-coréenne.

Les événements récents, notamment le coup de force de Yoon, ont suscité une réaction vive du gouvernement américain, qui a appris la nouvelle par les médias. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a exprimé sa profonde inquiétude devant cette tournure des événements, soulignant que cela pourrait altérer l’alliance déjà précieuse entre la Corée du Sud et les États-Unis, un partenariat essentiel face à la menace de la Corée du Nord.

Alors que la situation continue de se développer, de nombreux observateurs se demandent quelles seront les répercussions à long terme sur la stabilité politique en Corée du Sud et sur ses relations avec ses alliés. Les enjeux sont considérables et la vigilance reste de mise dans cette période incertaine.