Étonnant mais vrai, impossible d’échapper à Elon Musk. L’homme le plus riche du monde a réussi à s'implanter partout : sur nos routes avec Tesla, dans l’espace grâce à SpaceX, et bientôt à la Maison-Blanche en tant que responsable du département à l'Efficacité gouvernementale. Avec ses ambitions sur Mars et ses innovations futuristes, il fascine autant qu'il inquiète. Sa participation à des dialogues controversés, comme la conversation téléphonique entre Trump et Zelensky, a suscité des accusations d’ingérence. Musk ne se limite d'ailleurs pas à l'économie et à la technologie ; son soutien à certains partis politiques en Europe cristallise les tensions.

En France, son influence est loin de faire l'unanimité.

Selon un sondage de Cluster17 pour Le Point, seulement 21 % des Français affichent une opinion favorable à son égard, tandis que 44 % le positionnent à l’extrême droite. Cela en dit long sur le fossé entre les opinions politiques sur notre territoire. Selon l'analyse de Stéphane Fournier, directeur d'étude chez Cluster17, Musk réussit à séduire principalement les électeurs de droite, qui se reconnaissent dans sa vision à la fois libérale et technologique.

Une notoriété qui ne faiblit pas

En 2025, seuls ceux qui vivent sur Mars ignoreront qui est Elon Musk. Neuf Français sur dix le connaissent, et cela dépasse les clivages politiques : il est reconnu même par les sympathisants de gauche comme ceux de droite. Ce phénomène d'identification au-delà de la sphère politique montre une forme d’admiration presque universelle, démontrant que Musk a réussi à s'imposer dans l'imaginaire collectif.

Cependant, ce n'est pas que de la popularité. Près de la moitié des personnes sondées (48 %) ont une opinion négative sur lui, tandis qu'un tiers se montre neutre. Ces statistiques sont dignes de celles des figures politiques françaises, révélant un pitoyable clivage entre les opinions de gauche et de droite. Les amateurs de politique ont ainsi une perception très diversifiée de Musk : tandis que 75 % des électeurs de gauche et du Nouveau Front populaire le considèrent comme étant d'extrême droite, auprès des électeurs d'Éric Zemmour, 79 % l'identifient comme un homme de droite.

Une popularité bien ancrée à droite

Les résultats montrent que certains méritent d'être soulignés : 30 % des électeurs des Républicains et 38 % de ceux du Rassemblement National partagent une opinion favorable à son égard. Mais la plus forte adhésion provient des partisans d'Éric Zemmour, culminant à 73 %. Ce plébiscite s'explique par une forte politisation au sein de ce groupe, reflétant une nouvelle mouvance identitaire dans une partie de l'Occident.

La sociologie des admirateurs de Musk révèle aussi des tendances économiques : il est surtout reconnu parmi les artisans et les chefs d'entreprise, et ceux qui gagnent plus de 5 000 euros par mois. Un homme qui, malgré des flots de critiques, semble incarner le rêve de l'entrepreneur à succès tourné vers l'innovation. Varient aussi les opinions selon les sexes : les hommes ont une opinion plus favorable (24 %) comparativement aux femmes (17 %), tandis qu'une majorité de diplômés (Bac +5 et plus) le rejettent.

Les enjeux politiques d’une popularité controversée

L'enquête a également révélé que 27 % des Français jugent positivement sa participation à l'administration Trump, tandis que 49 % ne voient pas cet engagement d’un bon œil. Les traditionalistes et les identitaires applaudissent, tandis que les multiculturalistes s'opposent vigoureusement. Il est intéressant de noter que la convergence entre trumpisme et muskisme souligne une certaine nervosité au sein de l’électorat français, où le mélange des genres politiques risque d'aboutir à des conflits d'intérêts.

Stéphane Fournier conclut que la volonté d'Elon Musk de défier le système « woke » et de revendiquer des valeurs libérales radicales suscite une forte adhésion parmi une partie de l'électorat de droite. Une chose est sûre, avec des ambitions qui visent Mars et des opinions qui ne cessent de s’exprimer, Elon Musk est une figure qui continuera à captiver et à diviser, tant en France que dans le monde.