Nation

Élections municipales 2026 : la stratégie audacieuse mais risquée de la France insoumise

2025-01-25

Auteur: Emma

Pourquoi engager une bataille alors que les chances de succès semblent aussi minces ? C’est une question légitime que l’on peut se poser en observant les préparations solitaires des Insoumis pour les municipales. Au niveau national, les proches de Jean-Luc Mélenchon semblent encore vouloir défendre le Nouveau Front Populaire (NFP), mais ils ont totalement rompu le dialogue avec leurs partenaires socialistes en vue des élections de 2026. Ce dimanche, une élection partielle à Villeneuve-Saint-Georges sera un révélateur : le député Louis Boyard se confronte à un candidat communiste soutenu par les socialistes et les Verts, rendant ses chances de victoire très faibles, mais peu importe.

Une position audacieuse

Dans des villes comme Toulouse, Montpellier, Marseille et Paris, les candidats de La France insoumise (LFI) choisissent de se présenter seuls ou en alliance uniquement avec les Verts. Jean-Luc Mélenchon a justifié cette stratégie en déclarant sur France 3 : « Pensez-vous que nous allons attendre sous la fenêtre des socialistes en jouant de la mandoline ? » Actuellement, seul David Guiraud à Roubaix semble avoir une réelle chance de succès.

La stratégie de LFI ne s’inscrit pas dans une logique de conquête. À Marseille, des figures comme Sébastien Delogu et à Paris, Sophia Chikirou, ne s’engagent pas pour gagner ces villes, mais plutôt pour miner l’influence des socialistes qui y sont installés. L’idée est de raconter, après les élections, que le Parti socialiste est un vestige du passé et que les électeurs n’en veulent plus, même dans ses bastions historiques, mettant ainsi en avant l’avenir prometteur des Insoumis. La lutte pour le leadership à gauche est bien engagée.

Attirer les abstentionnistes

Cette approche radicale vise également à affiner encore la ligne politique des Insoumis. Là où, lors des précédentes municipales et législatives, ils avaient consenti à des alliances avec d'autres forces de gauche, Mélenchon désire désormais affirmer une rupture avec le PS pour présenter son parti comme la voix d'une gauche idéologiquement pure qui refuse de se diluer dans la social-démocratie. Cette indépendance pourrait par ailleurs séduire de nouveaux électeurs nostalgiques des valeurs réelles, éloignés des partis traditionnels. L’ex-candidat à la présidentielle fixe son regard sur les banlieues, cherchant à séduire les abstentionnistes.

Une visibilité croissante

En adoptant cette stratégie, LFI espère également accroître sa visibilité au niveau local, dans des régions où elle a souvent disparu après le deuxième tour. Ville par ville, Paris, Marseille et Montpellier, traditionnellement associées aux socialistes, doivent être redécouvertes comme des terrains de conquête grâce au soutien des Insoumis. En prime, LFI espère gagner quelques conseillers municipaux, ce qui lui permettrait de devenir un acteur dans les futures élections au Sénat.

En résumé, bien que les municipales de 2026 ne transformeront pas LFI en un parti de maires, cette fragmentation de la gauche pourrait en définitive profiter à la droite. À Paris, Rachida Dati s’en réjouit déjà et se prépare à tirer profit de ce désordre politique.