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Économie : « Mettre fin au tabou des hausses d’impôts », les avertissements du gouverneur de la Banque de France

2024-09-17

L’économie française, bien qu’elle affiche une croissance légèrement supérieure à 1%, n’indique pas encore un véritable retournement économique. Ce constat a été évoqué par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une récente interview au « Parisien ». Selon lui, un attentisme se fait sentir tant du côté des ménages que des entreprises, alimenté par les incertitudes politiques et internationales.

Un autre facteur préoccupant est la situation des finances publiques françaises, qui restent durablement déficitaires. Villeroy de Galhau a souligné la nécessité de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB dans un délai raisonnable. Cependant, il a mis en garde contre des objectifs trop ambitieux, suggérant qu’un horizon de cinq ans serait plus approprié pour éviter de freiner la croissance.

Parlez avec vérité !

« Il est temps de parler avec vérité et de respecter nos engagements avec crédibilité », a insisté le gouverneur. Il a proposé de rechercher 100 milliards d'euros d'économies sur cinq ans, grâce à des coupes dans les dépenses, mais également en levant « le tabou sur les hausses d’impôts ». Il a précisé que ces hausses devraient toucher principalement les grandes entreprises et certains gros contribuables plutôt que les classes moyennes et les petites et moyennes entreprises (PME).

Pour l’année 2024, le PIB français devrait être soutenu par le commerce extérieur, même si la consommation des ménages, habituellement un moteur clé de l’économie, devrait rester atone, due aux conséquences de la forte inflation passée et un taux d’épargne exceptionnellement élevé. Cela dit, l’INSEE a révisé à la hausse ses prévisions de croissance, tablant sur une augmentation de 1,1% en 2024, légèrement au-dessus des prévisions gouvernementales.

Alors que le troisième trimestre devrait bénéficier de l’effervescence autour des Jeux olympiques et paralympiques, un ralentissement est anticipé pour les derniers mois de l'année, la croissance pourrait alors se rapprocher de zéro. Cependant, 2025 pourrait marquer un retournement, avec une probable reprise de la consommation, stimulée par une baisse de l'inflation et une augmentation des salaires réels.

Objectif : plein-emploi

Actuellement, les prix augmentent moins rapidement que les salaires. Ce changement devrait stimuler la consommation, donc insuffler à l'économie une nouvelle dynamique. Après une inflation de +5,7 % en 2023, une décélération à +2,5 % est attendue en 2024, suivie d'une stagnation à 1,5 % en 2025. Cependant, un léger rebond est prévu à 1,7 % en 2026, gardant la hausse des prix en-deçà de l’objectif idéal de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE).

François Villeroy de Galhau a souligné que, même si la perception actuelle n’est pas encore celle-ci, le pouvoir d’achat des Français commence à s'améliorer progressivement. Cette tendance devrait nourrir la consommation et alimenter la croissance économique.

Enfin, l'investissement privé pourrait repartir à la hausse en 2026, soutenu par la baisse des taux d'intérêt par la BCE, qui a débuté en juin après avoir été appropriés à des niveaux historiquement élevés pour contrer l'inflation.

Dans ce contexte, alors que le nouveau Premier ministre Michel Barnier finalise son gouvernement, la présentation du budget au Parlement pourrait subir un léger retard, envisagée pour le 9 octobre, d’après des sources à Matignon.

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