Donetsk – Stade Brestois en Ligue des champions : Gelsenkirchen, une ville délaissée par les fans
2025-01-21
Auteur: Pierre
À Gelsenkirchen, l'engouement pour le Shakhtar Donetsk semble en berne. Uwe Dietz, la voix de Schalke 04 sur la radio régionale publique WDR, témoigne : « Je ne connais personne autour de moi qui ait assisté à un match des Ukrainiens cette année. » Bien que l’Arena propose des matchs qui devraient attirer les foules, seule une poignée de passionnés fait le déplacement, surtout lorsque les équipes proposées ne sont pas suffisamment glamour pour susciter l’intérêt des supporters. "Il faut un match solide, un véritable événement, pour que les fans traversent 100 kilomètres un soir de semaine," ajoute-t-il.
En revanche, la salle était comble lors de la rencontre contre le Bayern Munich en décembre, avec 57 000 spectateurs présents. Les locaux ont profité de l'occasion pour exprimer leur colère envers le rival historique, après que le Bayern a repêché deux de leurs anciens joueurs, Manuel Neuer et Alexander Nübel. Sur le terrain, les Bavarois n'ont pas fait dans la dentelle, infligeant une défaite cuisante à Donetsk : 5-1.
Pour le Shakhtar, ces matchs de Ligue des champions ne sont pas seulement une question sportive, mais aussi une nécessité économique. Le club, propriétaire de son stade, espérait engranger jusqu'à deux millions d'euros grâce à ces soirées. Cependant, à Gelsenkirchen, la pauvreté est frappante : avec un quart de la population active sous le seuil de pauvreté, même une remise de 10 % pour les fans locaux n’a pas suffi à remplir les gradins pour un match face à Donetsk.
Les deux clubs partagent une histoire commune dans les bassins miniers de leur région, d'où est née une rivalité passionnée. Toutefois, cet attachement a été assombri lorsque quarante Ultras ont agressé des supporters de l’Atalanta Bergame après le premier match de Ligue des champions "à domicile" pour le Shakhtar.
Le mercredi soir, Oleksandr, un réfugié ukrainien vivant à Hambourg, se fera entendre dans les tribunes en soutenant son club adoré pour échapper, même brièvement, aux horreurs de la guerre qui ravage son pays. Après la victoire du Shakhtar contre les Young Boys de Berne, il a déclaré: « Je vois encore le Shakhtar gagner, 2 à 1 contre Brest. » Il reconnaît que cela sera un défi, car les deux équipes ont besoin de points cruciaux. Brest est averti : il faut se méfier des talents de Sudokov, Kevin ou Sikan, mais surtout du gardien Riznyk, qui détient le record des arrêts en Ligue des champions avec 15 interventions contre le PSV Eindhoven en novembre dernier. Une bataille de titans s’annonce et les yeux seront rivés sur le terrain.