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Discrimination à l'embauche : le FLNKS accuse le monde économique de créér un climat de méfiance envers les Kanak

2024-12-20

Auteur: Julie

La jeunesse kanak, en particulier celle issue des quartiers populaires, ressent-elle une discrimination à l'embauche depuis les récentes émeutes ? Selon le bureau politique du FLNKS, la réponse est oui. Lors d'une conférence de presse tenue le vendredi 20 décembre à Nouméa, le front indépendantiste a dénoncé un "esprit revanchard" au sein du milieu économique, fortement impacté par les violences survenues en mai dernier.

Ce climat, qualifié de "punitif" par le FLNKS, s'est intensifié au fil des mois, notamment en ce qui concerne l'accès à l'emploi et l'octroi des marchés publics. Dominique Fochi, membre du bureau politique, a souligné que des choix délibérés ont été faits pour écarter les Kanak et les Océaniens des opportunités économiques, ce qui engendre une profonde inquiétude pour l'avenir. "Nous reconstruisons sur des bases identiques, ce qui ne peut qu'avoir des conséquences néfastes pour le pays," a-t-il averti.

Fochi a exprimé la nécessité de reconstruire l'économie de manière inclusive : "Si nous devons reconstruire, cela doit être fait ensemble. Sinon, cela n'en vaut pas la peine."

L'USTKE (Union des Syndicats des Travailleurs Kanak et des Exploités) a également pris la parole lors de cette conférence, dénonçant une véritable "chasse au Kanak" dans les entreprises, à la suite des événements de mai. Son président, André Forest, a révélé que de nombreux employés, tant du secteur privé que public, subissent des actes discriminatoires. "On parle de kanakophobie, avec une atmosphère de licenciements à tendance anti-Kanak. Les employés Kanak sont accueillis dans un climat de méfiance et d'anxiété, comme s’ils étaient des parias, uniquement en raison de leur origine," a-t-il déclaré.

Ces accusations mettent en lumière une problématique plus large, celle de l'inclusion et de la représentation des Kanak dans le monde du travail, alors que les tensions sociales continuent de croître. Les organisations syndicales prévoient de mobiliser davantage pour contrer ces discriminations et promouvoir l’équité au sein du marché de l'emploi.

Alors que la situation économique de la Nouvelle-Calédonie demeure fragile, ces appels à la justice sociale pourraient-ils suffire pour initier un changement durable dans les mentalités et les pratiques?