Le Hezbollah a lancé des roquettes sur des installations de défense près de Haïfa, dans le nord d'Israël, tandis que des frappes israéliennes intenses ont touché l'est du Liban durant la nuit.

Dans un communiqué, le mouvement islamiste libanais a déclaré avoir bombardé des complexes du fabricant d'armement public Rafael avec des roquettes. Cette action faisait suite à plusieurs déclarations précédentes du Hezbollah concernant leurs frappes sur ces installations.

Israël Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères, a affirmé sur X (anciennement Twitter) qu'aucun cessez-le-feu ne serait appliqué à la frontière libanaise. "Nous continuerons de nous battre de toutes nos forces contre l'organisation terroriste du Hezbollah jusqu'à la victoire et le retour sécurisé des habitants du nord dans leurs foyers," a-t-il promis.

Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu a précisé qu'aucune réponse n'avait été faite à la proposition de cessez-le-feu avancée par la France et les États-Unis, qualifiant les nouvelles à ce sujet de fausses. "Le Premier ministre a ordonné à Tsahal de poursuivre les combats à plein régime," a-t-il ajouté.

Parallèlement, le Qatar a déclaré ne pas avoir connaissance d'un lien direct entre les négociations pour une trêve à Gaza et les discussions sur un cessez-le-feu avec le Hezbollah. "Les deux médiations se chevauchent, avec des parties similaires impliquées," a déclaré Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères.

L'armée israélienne rapporte que 45 projectiles ont été tirés depuis le Liban, dont certains ont été interceptés, tandis que d'autres sont tombés dans des zones dégagées. Les avions de combat israéliens continuent de frapper des cibles du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban.

Bezalel Smotrich, ministre des Finances et allié clé de la coalition de Netanyahu, a catégoriquement rejeté l'idée d'un cessez-le-feu après les appels internationaux pour une trêve de 21 jours. "La campagne militaire dans le nord ne doit se terminer que par l'écrasement du Hezbollah et l'élimination de sa capacité à nuire," a-t-il affirmé.

Israël a déclaré avoir frappé environ 75 objectifs militaires du Hezbollah la nuit dernière, visant des dépôts de munitions, des lanceurs de roquettes, ainsi que des infrastructures militaires dans la région de la Bekaa et le sud du Liban.

Emmanuel Macron a appelé à l'ONU à Israël de cesser "l'escalade" au Liban, avertissant que l'État hébreu ne peut" pas étendre ses opérations sans conséquence." Il a insisté sur le fait qu'il ne devrait pas y avoir de guerre au Liban.

Dans le contexte d'une intensification des conflits, Benjamin Netanyahu se rendra à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, un voyage qui a été retardé par les tensions croissantes à la frontière.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé sa préoccupation face à la situation, déclarant que "l'enfer se déchaîne au Liban" et appelant à une intervention pour éviter une escalade supplémentaire.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a averti que ce conflit pourrait gravement affecter l'économie libanaise, déjà affaiblie, avec une contraction prévue du PIB.

Ce lundi, une ressortissante française a perdu la vie dans des bombardements à Tyr, avec plus de 550 victimes signalées dans l'ensemble du pays lors d'attaques israéliennes destinées au Hezbollah.

Les appels à un cessez-le-feu immédiat se multiplient, avec en tête les États-Unis, la France et plusieurs pays arabes. L'ambassadeur israélien à l'ONU a déclaré qu'Israël privilégierait une solution diplomatique mais utiliserait tous les moyens nécessaires si cela échouait.

Le climat actuel au Proche-Orient est extrêmement tendu, le ministre iranien des Affaires étrangères ayant mis en garde contre une catastrophe totale si la situation devait s'exacerber.