Les prix du pétrole ont connu une nouvelle chute spectaculaire pour la deuxième journée consécutive, atteignant des niveaux alarmants que l'on n'avait pas vus depuis 2021. Ce vendredi, les opérateurs du marché sont inquiets des répercussions de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui menace de ralentir l'économie mondiale.

Rob Thummel, analyste chez Tortoise Capital, souligne : "Une forte corrélation existe entre la croissance du PIB mondial et la demande de pétrole." Cependant, avec les tensions douanières croissantes, les projections de croissance économique sont désormais incertaines.

Le prix du baril de Brent, référence sur le marché européen, a chuté de 6,50% à 65,58 dollars, atteignant son niveau le plus bas depuis août 2021. De même, le baril de West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a perdu 7,41%, tombant à 61,99 dollars, niveau le plus faible observé depuis avril 2021.

Le jeudi précédent, le Brent avait déjà subi une perte significative de 6,42% et le WTI de 6,64%. Ces baisses drastiques reflètent l'anxiété des investisseurs face à un marché de l'énergie de plus en plus instable.

Dans un contexte déjà préoccupant, la Chine, premier importateur mondial de pétrole, a récemment annoncé l'imposition de droits de douane additionnels de 34% sur les produits américains à partir du 10 avril. Cette décision est perçue comme une riposte à l'augmentation des tarifs douaniers imposés par Washington, renforçant ainsi les tensions entre les deux puissances économiques.

Donald Trump a qualifié cette réaction de "panique" de la part de Pékin, tout en avertissant les pays partenaires des États-Unis de ne pas répondre à ces mesures, de peur d'encourir des surtaxes supplémentaires.

Les craintes liées au ralentissement possible de l'économie mondiale, associées à une surabondance d'offres de brut par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), alimentent le scepticisme du marché. Mukesh Sahdev, analyste chez Rystad Energy, précise que l'Opep+ a prévu un ajustement de la production de 411.000 barils par jour en mai 2025. Cette décision, qui semble surprendre les marchés, a exercé une pression supplémentaire sur les prix du pétrole, alors que les opérateurs anticipaient au contraire une augmentation de la production de 135.000 barils par jour.

Les conséquences de cette guerre commerciale sur le marché du pétrole pourraient être catastrophiques, avec un risque accru de crise énergétique mondiale. Les investisseurs surveillent de près ces développements, espérant une résolution rapide des tensions, sans quoi le baril pourrait continuer à flirter avec des niveaux historiquement bas.