Technologie

Des projets photovoltaïques controversés bouleversent la Dordogne

2025-01-13

Auteur: Pierre

Des projets photovoltaïques controversés bouleversent la Dordogne

« Nous nous battrons jusqu'à la fin ! » En Dordogne, deux projets de centrales photovoltaïques suscitent une vive controverse : l'un à Brantôme, l'autre à Jumilhac-le-Grand.

À Jumilhac, dans le Périgord vert, l'absence d'informations sur une installation solaire a pris les habitants de court. Un panneau a été installé subitement en septembre 2024, plongeant Léa, résidente locale, dans un choc. « C'est impensable de faire ça ici ! » s'emporte-t-elle.

Le projet se développe sur une parcelle de 2,4 hectares, mais l'emprise des panneaux ne dépassera pas un hectare. Le Parc Naturel Régional a émis un avis négatif à cause de la présence de plantes rares et d'une zone humide essentielle pour la vallée. Bien que cet avis soit consultatif, Léa et ses voisins se sentent délaissés.

Les conséquences se font déjà sentir sur la valeur immobilière, comme le souligne Pierre, le compagnon de Léa. « On a emménagé ici pour la tranquillité de la nature. Avec les panneaux, la maison pourrait perdre 40 % de sa valeur ! » Joseph, un agriculteur voisin, se dit également frustré, craignant que cette centrale n’ampute ses terres agricoles déjà limitées.

Pour contrecarrer la situation, les riverains ont engagé un avocat. Le résultat de leur recours gracieux est attendu fin janvier.

Hortense Foillard, directrice de Ferme solaire, explique que le Parc naturel n'est pas fondamentalement opposé. « Nous sommes ouverts à encadrer l’installation », indique-t-elle, arguant que le site est une friche agricole inutilisée depuis dix ans, souffrant de faibles qualités agronomiques.

Un point de discorde s’épanouit autour de la question de la dépréciation immobilière. Ferme solaire met en cause les chiffres avancés par les habitants. Au niveau national, une baisse de 1,5 % est observée avec l'éolien, et selon Hortense, à Jumilhac, des haies paysagères seront plantées pour cacher les panneaux.

Que se passera-t-il alors ? Les opposants espèrent que l'entreprise comprendra leurs craintes et abandonnera le projet. Ils suggèrent qu'il existe d'autres sites plus éloignés, moins perturbants pour le voisinage.

Du côté de Ferme solaire, on assure qu'ils ne sont pas de « promoteurs immobiliers véreux » mais cherchent une concertation. Ils s'engagent à limiter les nuisances en privilégiant une réalisation des travaux en automne ou en hiver.

À Brantôme, le projet est également contesté. Sa capacité de moins d'un mégawatt le rend soumis à une législation jugée trop permissive par ses détracteurs. La procédure d'impact environnemental est simplifiée, ce qui soulève de nombreuses critiques.

Monique Ratinaud, la maire de Brantôme, défend le projet en affirmant qu'il répond aux normes d'urbanisme. Cependant, les habitants se montrent sceptiques face à l'absence de concertations. Jean-François David, maire délégué de Saint-Julien-de-Bourdeilles, déplore qu'une telle terre, potentiellement utile à l'agriculture, soit convertie en champs solaires, sans compensation réelle pour la commune.

Un hectare de centrale photovoltaïque pourrait ainsi voir le jour non loin du cimetière, gageons que les citoyens continueront de faire entendre leur voix. Le dialogue est crucial alors qu'une réunion avec les opposants a eu lieu récemment, et des actions légales peuvent être envisagées si la situation ne s'améliore pas. Dans ce contexte, les deux projets posent la question essentielle : jusqu'où peut-on aller dans la transition énergétique sans négliger l'avis des habitants ?