Nation

Des militants d'extrême droite attaquent une exposition dans la basilique de Saint-Denis ; la mairie réagit avec fermeté

2025-03-11

Auteur: Philippe

Le mardi 11 mars, un groupe de militants d'extrême droite a perturbé une exposition présentée dans la basilique de Saint-Denis, qui mettait en lumière des portraits de femmes voilées.

La mairie, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, a exprimé sa « plus ferme condamnation » à l'égard de ces actions menées par le collectif d'extrême droite, Les Natifs. Elle a souligné que Saint-Denis est un symbole de la diversité française et qu'elle ne laisserait pas la haine et l'intolérance dicter la vie de la commune. Le maire socialiste, Mathieu Hanotin, a également affiché son indignation, qualifiant cette action de « scandaleuse » et la qualifiant de création de tensions inutiles.

La vidéo diffusée sur les médias sociaux montrant les membres du collectif en train de cacher les œuvres avec des draps noirs avant d’y ajouter des illustrations de figures historiques françaises comme Sainte-Geneviève et Jeanne d’Arc a suscité une vive réaction. Ces œuvres font partie d'un projet intitulé « Les Nouvelles Reines », où l'artiste Sandra Reinflet a photographié et projeté des vitraux sur les corps de 31 femmes de Saint-Denis et d'Aubervilliers. L'exposition, qui a été inaugurée le 19 septembre et est prévue jusqu'au 27 avril, vise à célébrer la diversité culturelle de la France.

La mairie a affirmé que l'œuvre de Sandra Reinflet représente une France vivante et plurielle, et que le groupe Les Natifs tente d'imposer une vision étriquée de l'histoire nationale. Dans un contexte où les tensions autour de l'identité nationale sont explosives, cette polémique met en lumière les fractures de la société actuelle.

Le diocèse de Saint-Denis, par le biais d'un communiqué antérieur, avait déjà dénoncé les critiques virulentes en ligne, en affirmant qu'il soutenait l'exposition qui présente des histoires de femmes de diverses origines. Le diocèse a précisé qu'il n'y avait aucune revendication religieuse ou militante dans l'exposition, qui illustre simplement des parcours de vie.

De plus, la mairie a rapporté que l'exposition avait été critiquée par des internautes racistes et des élus du Rassemblement National, accusant ces œuvres d'être un affront au patrimoine culturel du monument historique de la basilique.

Il est à noter que des enquêtes judiciaires sont déjà en cours concernant le compte du groupe Les Natifs, qui a diffusé la vidéo de l'événement. Des accusations de racisme avaient déjà visé ce groupe précédemment, notamment lors de controverses entourant la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura, en lien avec sa participation potentielle aux JO 2024.

Une telle action a sans aucun doute ravivé les débats sur la liberté d'expression, ainsi que sur le respect des valeurs de diversité culturelle dans un pays comme la France, où l'histoire et la modernité se croisent souvent de manière conflictuelle.