
Des centaines de milliers de manifestants envahissent Istanbul pour défendre Ekrem Imamoglu
2025-03-21
Auteur: Julie
Des milliers de personnes se sont réunies à Istanbul, le vendredi 21 mars, dans le cadre d'une manifestation historique pour soutenir Ekrem Imamoglu, le maire de la ville récemment arrêté pour des accusations de « corruption » et de « terrorisme ». Selon le Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, le rassemblement a réuni jusqu'à 300 000 manifestants, faisant résonner des chants de résistance dans les rues de la métropole turque.
Özgür Özel, chef du CHP, a déclaré: « Nous ne souhaitons plus faire de la politique entre quatre murs ! Nous sommes ici dans les rues et sur les places. » La contestation a pris de l'ampleur, avec des appels à manifester dans chaque province et chaque district du pays, malgré les avertissements des autorités.
La colère a exprimé une préoccupation croissante à l'égard des violences croissantes contre les opposants politiques et les journalistes. De nombreux manifestants brandissaient des pancartes avec des messages tels que « Ne soyez pas peur, le peuple est là ! » et « Droit, loi, justice », soulignant la détermination à ne pas accepter un « coup d'État judiciaire ».
Des confrontations avec les forces de l'ordre ont également eu lieu, notamment à Istanbul et İzmir, où la police a utilisé des balles en caoutchouc et des canons à eau pour disperser les foules. Au total, on estime que 97 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations, et plusieurs journalistes ont été blessés en couvrant les événements. Le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a affirmé que ces actes de rébellion étaient « illégaux et inacceptables ».
Dans le cadre de cette crise politique, des rumeurs circulent sur un éventuel remplacement d'Imamoglu par un administrateur désigné par l'État à la tête de la municipalité d'Istanbul, ce qui suscite des craintes parmi ses partisans quant à son avenir politique. L'arrestation de Imamoglu, principal rival de Recep Tayyip Erdogan, survient juste avant une décision cruciale concernant sa candidature à la présidence lors des prochaines élections.
La situation rappelle les événements de 2013 sur la place Taksim, où les Turcs faisaient face à des violences policières en plein mouvement de protestation. Le bâtonnier d'Istanbul, Ibrahim Kaboglu, a également été destitué, illustrant la répression croissante contre les voix dissidentes dans le pays. Cette agitation ne se limite pas à une seule ville ou une seule cause; elle devient une lutte pour la démocratie en Turquie, exigeant des réformes et la fin de l'impunité des autorités.
La prochaine étape pour les manifestants sera de continuer à appeler à la résistance pacifique tout en s'opposant fermement aux actions du gouvernement. Les yeux de la communauté internationale sont rivés sur la Turquie alors que la tension politique escalade, faisant craindre des répercussions plus larges sur la stabilité du pays.