« Aujourd'hui, les jeunes semblent percevoir le risque de contracter une IST comme distant. »

Caroline Janvre, psychologue et sexologue de l'association Actions Traitements, éclaire les raisons pour lesquelles les adolescents et jeunes adultes utilisent de moins en moins de préservatifs.

Less Is More : L'utilisation des préservatifs en déclin

Les jeunes semblent s'éloigner des préservatifs pour plusieurs raisons. D'abord, le contexte de la pandémie de Covid-19 a joué un rôle majeur. « Pendant la crise sanitaire, les campagnes de prévention sur la santé sexuelle se sont estompées. De plus, de nombreux jeunes n'ont pas eu accès aux soins ni à des informations cruciales pour prendre en main leur santé », explique Janvre. La santé mentale et sociale a également été affectée, influençant la manière dont ils interagissent autour du sujet du préservatif.

IST : une menace perçue différemment

Les infections sexuellement transmissibles (IST) continuent d’inquiéter, mais les jeunes semblent plus concentrés sur le VIH, le virus à l'origine du Sida. Janvre note qu'ils ne réfléchissent pas toujours aux protections adaptées à leurs pratiques sexuelles variées. Les jeunes, de plus en plus engagés dans des relations diverses, doivent comprendre les implications de ces pratiques pour leur sécurité.

L'importance cruciale de l'éducation sexuelle

Caroline Janvre souligne que l'éducation sexuelle doit être renforcée dans les établissements scolaires. Les jeunes issus de milieux modestes, souvent exposés à des inégalités sociales, sont davantage à risque. Une estime de soi fragilisée, couplée à des expériences de discrimination, peut les conduire à des comportements à risque. « Ils ont besoin d'un soutien structuré, d'adultes à qui parler », ajoute-t-elle.

La nécessité d'un dialogue ouvert et d'une éducation adéquate

Les cours d'éducation à la vie affective et sexuelle sont essentiels. Si les jeunes ne savent pas vers qui se tourner ni où trouver des informations fiables, leur réticence à discuter de sexualité et du corps complique davantage l'utilisation des préservatifs. « Certains jeunes peuvent choisir de ne pas utiliser de préservatif, et pour ceux-ci, il est impératif de promouvoir des alternatives comme le dépistage rapide ou la PrEP, un traitement préventif contre le VIH », conclut Janvre.

Une Réflexion Personnelle

Il est impératif que les écoles, les familles et la société dans son ensemble prennent des mesures pour réintroduire une culture de la prévention. La santé sexuelle des futures générations en dépend. En se redurant aux valeurs de protection et d'éducation, la communauté peut espérer renverser cette tendance préoccupante.