Science

Défendre la science : Les universités doivent d'abord faire leur autocritique

2025-03-17

Auteur: Léa

Le 7 mars dernier, des marches ont été organisées sous le slogan « Stand up for science » pour défendre la science en tant que pilier de la démocratie, surtout face aux coupes budgétaires et licenciements massifs opérés par la nouvelle administration Trump. Toutefois, si l'on regarde de plus près, il est clair que les institutions académiques, même les plus prestigieuses, ne sont pas que des victimes innocentes. Elles demeurent largement responsables de la crise de légitimité qu'elles traversent, ayant, au fil du temps, négligé l'idéal de vérité au profit de causes idéologiques.

Arnold Toynbee a affirmé : « Nous ne déclinons pas parce que les barbares nous envahissent. Les barbares nous envahissent parce que nous déclinons. » Cette citation résonne particulièrement fort dans le contexte universitaire actuel. Récemment, l’Université de Manchester a annoncé un poste pour un professeur de sciences politiques, stipulant que le candidat retenu devra intégrer un groupe dédié à l'exploration des dynamiques liées aux inégalités de race, genre, sexualité, classe et géographie. Les thèmes de recherche sont guidés par une perspective clairement biaisée, laissant peu de place aux hypothèses alternatives et à l'objectivité que la science devrait défendre.

Mais peut-on vraiment considérer comme scientifiques ceux qui sont recrutés uniquement sur la base de leur adhérence à des idéologies spécifiques ? Cette orientation académique soulève de sérieuses questions sur la crédibilité des chercheurs formés dans un tel environnement.

Il est indéniable que la science est attaquée aujourd'hui, et cette tendance est alarmante. Cependant, le fait que ces attaques puissent se produire sans que de nombreux acteurs de la communauté scientifique ne se sentent réellement motivés à défendre ces institutions révèle un problème beaucoup plus profond. Ces institutions ont perdu leur légitimité, ayant promu des théories souvent non-scientifiques et ayant mêlé science et politique de manière problématique.

En effet, certaines universités commencent à reconnaître cette nécessité d'une neutralité institutionnelle, mais cela reste insuffisant. Pour regagner la confiance du public, elles doivent remettre en question des systèmes qui, depuis des années, ont souvent servi à propager des causes politiques plutôt qu'à défendre la recherche scientifique véritable.

Tant qu'un tel renouvellement des valeurs ne sera pas effectué, les attaques contre la science, comme celles de l'administration Trump, continueront d'avoir une certaine justification et trouveront un écho parmi une partie de la population. La défense de la science ne peut se réduire à des slogans : il faut qu'elle soit accompagnée d'un véritable retour aux fondamentaux de l'objectivité et de la recherche de la vérité.

Le chemin pour restaurer la crédibilité des institutions académiques sera long et semé d'embûches, mais il est indispensable si l'on veut préserver la science comme un pilier essential de notre démocratie.