Technologie

Deepfakes : Le Royaume-Uni prend des mesures strictes contre les faux contenus pornographiques

2025-01-07

Auteur: Léa

Le gouvernement britannique a décidé de renforcer son arsenal légal contre la création et la diffusion de deepfakes à caractère pornographique. Lors d’une annonce faite le 7 janvier, cette nouvelle infraction inscrite au code pénal vise en particulier à protéger les femmes qui sont souvent les principales victimes de ces pratiques répréhensibles générées par l'intelligence artificielle.

Alex Davies-Jones, secrétaire d'État chargée des victimes et des violences faites aux femmes, a déclaré sur Sky News : « Une femme sur trois au Royaume-Uni se retrouve confrontée au partage non consenti d’images intimes, un fléau souvent désigné par le terme 'revenge porn'. Cela est inacceptable et expose les femmes à des formes de harcèlement et d'intimidation responsabilisant les auteurs de tels actes. Ils doivent être punis avec toute la rigueur de la loi ». Elle a également souligné que le cadre légal existant affichait des lacunes dans la répression des deepfakes.

Bien que le partage d’images intimes non consensuelles soit déjà interdit, la création de deepfakes n’était pas spécifiquement sanctionnée jusqu'à présent. Des infractions comme le voyeurisme demeuraient les seules recriminations possibles contre ceux qui prenaient, par exemple, des photos à l’insu de leurs victimes.

Les nouvelles dispositions stipulent désormais que toute captation d’images ou de vidéos intimes doit se faire avec le consentement explicite de la personne concernée. Cela englobe également l'interdiction d'utiliser de l'équipement pour filmer clandestinement dans des espaces privés comme les vestiaires ou les salles de bains, avec des peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison.

Le gouvernement travaille également à une campagne de sensibilisation visant à informer le public sur les dangers et les impacts des deepfakes. Avec l'essor des technologies AI accessibles, de nombreux outils et applications permettent de créer ces contenus de manière anonyme et rapide. Ces deepfakes ne ciblent pas seulement des individus ordinaires, mais ils touchent de nombreuses figures publiques, comme en témoignent des enquêtes récentes qui révèlent que plusieurs femmes politiques ont été victimes de ces manipulations.

Bien que ces nouvelles régulations ne mettent pas encore en cause les plateformes numériques, des mesures pourraient être envisagées à l’avenir. Margaret Jones, sous-secrétaire d'État chargée de l'économie numérique, a averti que les entreprises technologiques qui hébergent de tels contenus seront sous une surveillance accrue et pourraient être sanctionnées. "Les entreprises technologiques doivent prendre la responsabilité de contrôler ce type de contenu nuisible sur leurs plateformes," a-t-elle conclu.

Avec la montée en puissance des deepfakes, la question de la vie privée en ligne et la sécurité des utilisateurs n’ont jamais été aussi pressantes. Le gouvernement britannique agit alors que la vigilance contre ce phénomène devient cruciale pour la protection des droits des femmes dans la société numérique actuelle.