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DÉCRYPTAGE. Impôt sur le revenu et gel du barème : le gouvernement nous cache-t-il une hausse déguisée ?

2024-09-26

L'État français, déjà profondément endetté, est dans une situation financière critique, surtout avec des taux d'intérêt sur 10 ans plus élevés que dans de nombreux pays européens. Pour tenter de rééquilibrer ses comptes, le gouvernement envisage le gel du barème de l'impôt sur le revenu, une option qui pourrait toucher durement certains contribuables. Voici les détails essentiels à connaître.

1 - Barème de l'impôt sur le revenu : Remettons les bases

Le barème de l'impôt sur le revenu est un outil crucial qui détermine combien chaque contribuable doit payer. Ce système progressif comporte plusieurs tranches, avec des taux d’imposition allant de 0 % à 45 %. Le barème est fixé annuellement. Par exemple, pour 2024 (sur les revenus de 2023), les tranches sont clairement définies. Les premiers 11 294 euros de revenus sont exemptés d'impôt, tandis que les montants plus élevés sont soumis à des taux croissants.

2 - Gel du barème : Un affront aux contribuables ?

Un gel du barème signifie que les tranches d'imposition ne seraient pas adaptées aux hausses de salaire, qui sont généralement influencées par l'inflation. Lorsque le barème n'est pas gelé, il est régulièrement revalorisé pour suivre l'évolution des salaires. Sans cette revalorisation, les contribuables avec des salaires en hausse peuvent se retrouver acculés dans des tranches supérieures d'imposition, même pour des augmentations marginales. Cela pourrait également faire passer à l'impôt des foyers précédemment non imposés, créant ainsi un climat d’inquiétude pour des millions de citoyens.

3 - Quel impact financier pour l'État et les citoyens ?

Le gel des barèmes pourrait générer d'importantes recettes supplémentaires pour l'État. Par le passé, notamment en 2012, cette pratique avait permis de récolter 1,7 milliard d'euros en plus pour le Trésor Public. En moyenne, chaque foyer imposé avait dû s'acquitter d'un supplément de 80 euros, des frais qui pouvaient atteindre jusqu'à 500 euros pour les ménages dans les plus hautes tranches d'imposition.

En conséquence, 400 000 foyers, jusque-là non imposables, avaient été imposés pour la première fois. Pour éviter une réaction négative, le gouvernement a affirmé que, si un gel était appliqué, il ne toucherait pas l'ensemble des Français, ciblant principalement les revenus les plus élevés. Comme l'explique Michel Barnier, les effets de ce gel devraient principalement peser sur les catégories les plus aisées, mais les conséquences pour le reste de la population pourraient également être plus sournoises et résulter en une hausse déguisée des impôts.

En somme, le futur des finances publiques en France semble incertain, et les contribuables pourraient bien devoir acclimater à de nouvelles réalités fiscales. Reste à voir si cette mesure sera réellement bénéfique pour l'économie ou si elle ne servira qu'à approfondir les difficultés financières pour de nombreuses familles.