Découvrez le site paléontologique mystérieux, surnommé "Pompéi du Crétacé", dont l'origine n'est pas volcanique !
2024-11-06
Auteur: Pierre
Introduction
Surnommé la "Pompéi chinoise", ce site paléontologique fascinant se situe dans le nord-est de la Chine. Il abrite une incroyable diversité de fossiles datant du Crétacé inférieur, soit entre 120 et 130 millions d'années, dont l'état de conservation est tout simplement exceptionnel.
Découvertes remarquables
Depuis les années 1990, de nombreux fossiles de dinosaures, d'oiseaux, d'insectes, de tortues, de grenouilles et de mammifères ont été découverts dans la formation Yixian. Certains spécimens, comprenant des restes de peau, d'organes ou même de plumes fossilisées, sont devenus des références paléontologiques inestimables. C'est ici qu'a été identifié le tout premier dinosaure non avien possédant des plumes, et la qualité de conservation était telle que les scientifiques ont même pu déterminer les couleurs d'origine des plumes !
Les clés de la fossilisation
Mais quelle est la clé d'une conservation si incroyable des fossiles ? La fossilisation est un processus complexe qui nécessite des conditions spécifiques. Pour qu'un organisme soit fossilisé, il doit être rapidement enfoui après sa mort et évoluer dans un environnement anoxique, c'est-à-dire où l'oxygène est rare. Ces conditions sont souvent rencontrées dans des endroits comme les lagunes, où les sédiments recouvrent rapidement les restes, ou lors de crues qui les plongent sous une épaisse couche de boue.
Hypothèse de la catastrophe volcanique
La qualité des fossiles de Yixian avait amené les chercheurs à penser à des événements volcaniques soudains, similaires à la catastrophe qui frappa Pompéi en 79 après J.-C. En effet, de nombreux squelettes articulés, révélant des scènes de vie figées, ont été découverts, y compris celle d'un mammifère se défendant contre un dinosaure. Ces découvertes laissaient croire que des épisodes catastrophiques s'étaient ainsi succédé sur environ un million d'années.
Étude récente et nouvelle hypothèse
Cependant, une nouvelle étude parue dans la revue PNAS remet en question cette hypothèse répandue. L'équipe dirigée par Scott MacLennan de l'Université de Witwatersrand a effectué une datation précise des fossiles grâce aux grains de zircon présents dans les sédiments. Les résultats montrent que ces fossiles datent d'environ 125,8 millions d'années et que les animaux sont morts sur une période de 93 000 ans, sans qu'aucun événement cataclysmique ne soit survenu.
Climat et conditions de conservation
Au lieu d'une catastrophe volcanique, le climat de la région était particulièrement humide, entraînant l'accumulation de sédiments dans les lacs et permettant ainsi la préservation des organismes. Selon les chercheurs, il n'y a aucune preuve de coulées pyroclastiques ou de glissements de terrain volcaniques, qui auraient eu pour effet de détruire les corps sans possibilité de préservation.
Conclusions
Il semble que de nombreux animaux aient succombé paisiblement dans leur sommeil, sans perturbation externe. Les scientifiques avancent que ces observations pourraient s'expliquer par des effondrements de terriers, où de petits mammifères et dinosaures s'étaient réfugiés. Cette hypothèse est soutenue par l'analyse des composants granulométriques des sédiments entourant les fossiles. Ce site continue de fasciner et d'interroger, offrant une perspective unique sur les conditions de vie au Crétacé.