Lorsque l'on évoque la vitesse dans le règne animal, le guépard est souvent le premier qui vient à l'esprit. Ce prédateur, agile et extraordinaire, peut atteindre des vitesses impressionnantes de 110 km/h en un rien de temps. Cependant, saviez-vous qu'il existe un autre animal, moins célèbre mais tout aussi étonnant, qui détient le titre du mammifère le plus rapide de la planète ? C'est le molosse du Brésil, scientifiquement connu sous le nom de Tadarida brasiliensis.

Une vitesse horizontale prodigieuse

Le molosse du Brésil est une petite chauve-souris dont la taille varie entre 10 et 12 centimètres et qui ne pèse qu'environ 13 grammes. Présente de l'Amérique Centrale jusqu'au sud des États-Unis, cette chauve-souris a surpris les scientifiques par sa capacité à voler à une vitesse horizontale phénoménale de 160 km/h, comme révélé par une étude publiée dans Royal Society Open Science en 2016. Pour mettre cela en perspective, il convient de noter que des oiseaux connus pour leur rapidité, comme les martinets et les faucons pèlerins, atteignent des vitesses autour de 110 km/h.

Cette étude a utilisé des dispositifs sophistiqués, des transmetteurs radio fixés avec de la colle chirurgicale, pour suivre avec précision les trajectoires et mesurer les performances de vol du molosse.

Les secrets de leur rapidité

Alors, qu'est-ce qui confère à ce petit mammifère une telle rapidité ? La réponse réside dans sa morphologie. Avec son corps particulièrement aérodynamique et des ailes démesurément longues par rapport à sa taille, le molosse du Brésil est un véritable champion du vol.

Cependant, comme souvent dans la recherche, des désaccords subsistent. Certains experts, comme le chercheur suédois Anders Hedenström, ont suggéré que les conditions environnementales auraient pu influencer les résultats. Néanmoins, les chercheurs impliqués dans l'étude ont défendu leurs conclusions, assurant que les conditions étaient constantes lors des observations. Dina Dechmann, de l’Institut Max Planck, a déclaré : « Des facteurs externes tels que le relief et le vent ne peuvent pas expliquer ces vitesses, car ils n'ont aucun impact sur les résultats. »

Gary McCracken, auteur principal de l'étude et expert reconnu dans le domaine des chauves-souris, a également ajouté sur Wired : « Lorsque ces chauves-souris affrontent un vent de face, elles volent encore plus vite. Au contraire, un vent arrière peut les ralentir. »

Ce constat met en lumière non seulement l'incroyable vitesse du molosse du Brésil, mais aussi la complexité des dynamiques de vol chez les animaux. La nature nous réserve bien des surprises, et ce petit mammifère en est une preuve éclatante !