Nation

Découvrez le collectif d'extrême droite Némésis, célébré par le ministre Bruno Retailleau pour son 'combat'

2025-01-24

Auteur: Chloé

"Bravo pour votre combat. Vous savez que j'en suis très proche." C'est ainsi que Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a salué la présidente du collectif identitaire Némésis lors d'une conférence. Ces éloges ont suscité une onde de choc parmi les députés de La France insoumise, Clémence Guetté dénonçant le soutien du ministre "à un groupe d'extrême droite violent et raciste". En réponse à cette controverse, l'entourage du ministre a précisé que Bruno Retailleau souhaitait évoquer la lutte contre l'ultragauche et l'augmentation de l'antisémitisme, des sujets qu'il prétend partager avec Némésis. Focus sur ce groupe controversé.

Un collectif identitaire aux discours xénophobes

Fondé en 2019, le collectif Némésis, d'après la déesse de la vengeance, est connu pour ses actions provocatrices lors des manifestations. Se présentant comme féministe, il est régulièrement critiqué pour ses propos xénophobes et anti-immigrés. Leur notoriété a explosé le 23 novembre 2019, lorsqu'ils ont brandi des pancartes insinuant que les "violeurs étrangers" étaient responsables lors d'une marche contre les violences sexuelles à Paris, événement organisé par le mouvement féministe #NousToutes.

Le groupe, qui revendique environ 200 membres selon Le Monde, accorde aux immigrés et aux musulmans la responsabilité majoritaire des crimes sexuels. En septembre 2024, ils ont dénoncé le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans, par un Marocain condamné pour viol et en situation d'expulsion.

Alice Cordier, une présidente omniprésente dans les médias

Alice Cordier, la présidente du collectif, est devenue une figure médiatique. Elle se fait régulièrement entendre sur des chaînes comme Europe 1, CNews et C8, et a été invitée sur des émissions populaires comme "Touche pas à mon poste". Défendant la cause de Némésis, elle s'est autoproclamée "féministe identitaire", avant de se redéfinir en "féministe de droite". Après les louanges de Bruno Retailleau, elle a réagi sur les réseaux sociaux en se disant honorée de ce soutien ministériel.

Des actions directes et provocatrices à la une

Némésis s’illustre par des interventions visant à perturber des événements publics. Récemment, le collectif est intervenu à la cérémonie des vœux de la maire écologiste de Besançon, où deux militantes ont déployé une banderole provocatrice. La mairie a déposé plainte pour "provocation à la discrimination et à la haine raciale". Plus tôt, durant le carnaval de la ville, des membres avaient affiché des slogans comme "Violeurs étrangers dehors".

Dans d'autres cas, des militantes ont récemment perturbé un rassemblement contre l'extrême droite à Paris, exhibant des pancartes contre des candidats politiques, confirmant ainsi leur stratégie d'escalade et de provocation.

Une proximité inquiétante avec le Rassemblement national

Bien que Némésis ne soit pas officiellement affilié au Rassemblement national, le groupe partage plusieurs idéologies avec le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Némésis avait déjà manifesté son soutien à ce dernier lors des élections législatives anticipées de juin-juillet 2024.

La dynamique est telle que, suite à la garde à vue d'une militante de Némésis, des élus du Rassemblement national, tels que Julien Odoul, ont utilisé des slogans similaires en plein conseil régional, illustrant le dialogue de proximité entre ces deux entités.

L'évolution d'un climat social tendu

Ce soutien ministériel, et les actions continuellement provocatrices de Némésis, reflètent un climat de tension croissante autour de ces discours extrémistes, marquant un tournant dans le paysage politique français, souvent contaminé par des débats polarisants. Les répercussions des discours et actions de groupes tels que Némésis pourraient résonner bien au-delà des simples manifestations, soulevant d'importantes questions sur la montée de l'extrême droite en France.