Technologie

Cryptomonnaies : Captain Tradin sanctionné par la Récente Répression des Fraudes !

2025-01-23

Auteur: Emma

Dans une démarche visant à réguler le monde tumultueux des cryptomonnaies, les autorités françaises intensifient leurs efforts contre la spéculation et les influenceurs qui en font la promotion. La Répression des fraudes (DGCCRF), rattachée au ministère de l'Économie, a récemment ordonné à Captain Trading, une chaîne YouTube espagnole s'exprimant en français et spécialisée dans les conseils sur les cryptomonnaies, de retirer des liens vers Bitget, une plateforme de trading non homologuée en France. Cette plateforme permet aux utilisateurs de parier de petites sommes tout en spéculant sur des montants considérablement plus élevés, attirant ainsi une foule de nouveaux investisseurs en quête de gains rapides.

Les réseaux sociaux regorgent de soi-disant experts en cryptomonnaies, proposant des analyses et des conseils sur les fluctuations de près de 9.000 cryptomonnaies, allant des plus établies comme le Bitcoin aux projets plus marginaux inspirés par des personnalités publiques comme la tristement célèbre « Trump Coin ». En France, où la réglementation sur les cryptomonnaies est parmi les plus strictes au monde, un important dispositif de régulation est mis en place pour contrôler le flot d'influenceurs sur des plateformes comme YouTube, Instagram ou TikTok. L'objectif est d'empêcher la vente de formations douteuses et l'encouragement à utiliser des plateformes de courtage non régulées.

Depuis l'adoption d'une loi en juin 2023, la DGCCRF veille statutairement sur les influenceurs, y compris ceux basés à l’étranger, s’ils ciblent les consommateurs français. Les sanctions peuvent atteindre 100.000 euros pour la promotion de produits non autorisés.

L'AMF, l'Autorité des marchés financiers, a également levé le voile sur une « liste noire » de 5.000 plateformes non autorisées. En parallèle, une « liste blanche » ne recense qu'un nombre restreint de sites conformes aux régulations en vigueur. Avec l’entrée en application de la réglementation européenne Mica fin 2023, les exigences vont encore se renforcer, intensifiant ainsi la chasse aux arnaques financières, notamment sur le terrain des cryptoactifs.

Un chiffre révélateur : selon l'AMF, la perte moyenne déclarée par victime d'escroqueries financières s'élevait à 29.000 euros fin novembre 2023, des arnaques qui ciblent principalement les jeunes adultes. Une enquête réalisée en septembre dernier a démontré que 3,2% des Français auraient été victimes d'escroqueries à l’investissement, un chiffre en forte hausse par rapport aux années précédentes. Notamment, 45% de ces victimes sont des hommes de moins de 35 ans, un groupe particulièrement vulnérable face aux promesses de gains rapides.

Dans le cadre de ce phénomène, des experts soulignent que la majorité des utilisateurs préfèrent utiliser des plateformes basées à l'étranger. Alexandre Stachtchenko, dirigeant de la plateforme française Paymium, avertit que cette préférence pour des solutions non régulées nuit à l'écosystème local, attirant ainsi des utilisateurs vers des pratiques potentiellement dangereuses. En effet, avec une réglementation stricte et des coûts élevés pour se conformer, de nombreuses entreprises nationales se sentent étouffées et fuient le marché.

Cet écosystème, décrit comme étant en voie de disparition par plusieurs acteurs de l'industrie, inspire une réflexion cruciale : comment réguler sans exterminer ? Loin de provoquer une prise de conscience et une meilleure éducation financière, les décisions peuvent parfois résulter en une délocalisation des utilisateurs vers des marchés moins sûrs. Le dilemme est posé : protéger les consommateurs ou risquer de les chasser vers l'inconnu.