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Crise politique en Corée du Sud : l'opposition dépose une motion de destitution contre le président par interim Han Duck-soo

2024-12-26

Auteur: Michel

Le 26 décembre dernier, l'opposition sud-coréenne a annoncé avoir déposé une motion de destitution contre Han Duck-soo, le président par intérim, dans un contexte de crise politique s'intensifiant dans la quatrième économie d'Asie. Cette situation fait suite au coup de force manqué de l'ancien président Yoon Suk Yeol, qui a été destitué au début de décembre.

Le député du Parti démocrate, Park Sung-joon, a déclaré aux journalistes : « Nous avons déposé la motion juste avant la séance plénière. Nous la soumettrons au vote demain. »

L'opposition accuse Han Duck-soo de ne pas pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, qui doit évaluer la légalité de la destitution de Yoon Suk Yeol. Ce dernier avait été destitué le 14 décembre en raison d'une tentative controversée d'imposer la loi martiale.

Han Duck-soo, actuellement Premier ministre, a pris l'intérim de la présidence dans un climat tendu. Il insiste sur le fait que son statut temporaire l'empêche de faire des nominations clés, et a appelé à un consensus entre son Parti (PPP) et l'opposition concernant la nomination des juges à la Cour constitutionnelle.

La prochaine audience devant la Cour constitutionnelle est prévue pour vendredi. Si aucune nomination n'est faite avant la fin de la procédure, les six juges restants devront voter à l'unanimité pour confirmer la destitution de Yoon. Le résultat pourrait faire entrer la Corée du Sud dans un territoire inédit, puisque la motion déposée pourrait mener à la première destitution d'un président par intérim dans l'histoire du pays.

Par ailleurs, il est important de noter que Yoon Suk Yeol, 64 ans, se trouve également sous enquête pour « rébellion », un crime severe qui pourrait mener à la peine de mort. Il a été convoqué à plusieurs reprises par le Bureau d'enquête sur la corruption pour clarifier son rôle dans des événements troublants survenus en début de mois. Le rejet de Han de nommer de nouveaux juges a soulevé des critiques acerbes sur sa crédibilité en matière de respect de la Constitution.

Si cette motion de destitution est adoptée, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, pourrait devenir le nouveau président par intérim. La situation est sans précédent et suscite des craintes concernant la stabilité politique en Corée du Sud, un pays dont l'économie est déjà rattrapée par des tensions internes et des défis internationaux.