La situation entre la Pologne et la Hongrie connaît un tournant dramatique avec le rappel de l'ambassadeur polonais en Hongrie. Cette décision explosive est directement liée à l'asile accordé par le gouvernement hongrois à Marcin Romanowski, l'ancien vice-ministre de la Justice polonais, recherché dans son pays pour corruption et détournement de fonds publics.

En réponse à cette provocation, les autorités polonaises ont convoqué l'ambassadeur hongrois à Varsovie pour exprimer leur mécontentement. Le ministre des Affaires étrangères polonais, Radosław Sikorski, a qualifié cette action de "provocation inacceptable" et a averti que si la Hongrie ne respectait pas ses obligations européennes, la Pologne demanderait à la Commission européenne d'engager une procédure contre elle en vertu de l'article 259 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Cet article permet à tout État membre de saisir la Cour de justice de l'Union européenne en cas de manquement d'un autre État à ses obligations.

La Pologne n'a pas perdu de temps : il y a une semaine, un tribunal polonais a donné son feu vert pour un mandat d'arrêt temporaire contre Romanowski. Depuis lors, les forces de l'ordre polonaises sont sur la piste de l'ancien ministre qui aurait disparu à l'étranger. Le parquet polonais a même émis un mandat d'arrêt européen pour le retrouver, indiquant qu'il avait des informations solides sur son localisé à l'étranger.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, n’a pas échappé à la tempête médiatique entourant cette crise. Lors d’un sommet du Conseil européen, il a qualifié la décision de sa gouvernement d'une "procédure juridique", mais cette élocution n’a pas apaisé les tensions entre les deux nations.

Romanowski, qui a occupé son poste de 2019 à 2023 sous le gouvernement du parti nationaliste et conservateur PiS, est au centre de ce conflit. Son cas soulève des inquiétudes quant aux relations déjà tendues au sein de l'Union européenne, ajoutant un nouveau chapitre à la saga de l'opposition entre les leaders de Varsovie et Budapest.

Cette crise soulève également des questions cruciales sur l'avenir des relations entre les pays d'Europe de l'Est, alors que la Pologne et la Hongrie étaient auparavant considérées comme des alliés dans leur défi face à Bruxelles. Quelles seront les prochaines étapes de cette confrontation diplomatique ?