La situation dans nos services d'urgences devient critique ! Une nouvelle étude publiée par le ministère de la Santé (Drees) révèle que les temps d'attente s'allongent de manière inquiétante. Réalisée sur une période de 24 heures, le 13 juin 2023, cette enquête a concerné 58 500 patients répartis dans 719 centres d'urgences à travers la France, visant à capturer une image représentative de l'activité hospitalière sans les interférences des pics d'affluence typiques.

Les résultats sont sans ambages : la moitié des patients ont attendu plus de trois heures entre leur arrivée et leur sortie, une augmentation de 45 minutes par rapport à il y a dix ans. De plus, un quart des patients a passé plus de 5 heures et 30 minutes aux urgences, une hausse significative par rapport à 4 heures et 15 minutes en 2013. Pire, 15% des patients ont même patienté plus de huit heures cette fois-ci, contre 9% il y a une décennie.

Les disparités sont frappantes selon le parcours des patients : la durée maximale est de 5 heures et 20 minutes pour ceux qui sont hospitalisés dans d'autres services, tandis que ceux qui passent par une Unité d'Hospitalisation de Courte Durée (UHCD) peuvent attendre jusqu'à 14 heures et 50 minutes pour un passage.

L'étude souligne également que le temps d'attente est proportionnel à la taille de l'établissement ; les hôpitaux traitant 120 patients par jour enregistrent une durée d'attente médiane de 3 heures et 50 minutes, contre seulement 2 heures pour ceux qui n'en traitent que 40.

L'âge est un facteur clé dans ces statistiques alarmantes : 36% des patients âgés de plus de 75 ans passent plus de huit heures aux urgences, en raison de leur besoin accru d'examens médicaux et de séjours prolongés en UHCD.

Malgré ces chiffres préoccupants, il est notable que la majorité des patients (plus de trois quarts) quittent les urgences pour rentrer chez eux, tout comme il y a dix ans. Cependant, 4% des patients choisissent de partir avant d'être vus, parfois contre l'avis médical.

Les motifs de consultation révèlent également des tendances inquiétantes : un tiers des admissions concerne des traumatismes, suivis par des cas de gastro-entérologie (10%) et de pathologies cardio-vasculaires (10%). Par ailleurs, le déclin du nombre de médecins généralistes a conduit à 21% des consultations aux urgences, signalant une difficulté à obtenir un rendez-vous médical.

Cette crise des urgences s'inscrit dans un problème chronique, précédemment souligné par la Cour des comptes, qui a révélé que les 694 services d’urgences avaient enregistré 20,9 millions de passages en 2022. Ces chiffres ne cessent d’augmenter, engendrant une dégradation du service rendu et une allongement préoccupant des temps d'attente, aggravant ainsi la mortalité. Le président du Samu Urgences de France a qualifié cette situation de « maltraitance » envers les patients, pointant du doigt la fermeture de 43 000 lits en dix ans.

Alors que la crise perdure, des solutions doivent être trouvées d'urgence pour redresser la situation avant que le système de santé ne s'effondre complètement ! Que va-t-il se passer si rien ne change ?