Northvolt, le leader suédois de la production de batteries pour véhicules électriques, est en pleine tempête. Si vous pensiez que l'avenir des voitures électriques en Europe était garanti, détrompez-vous : la récente crise que traverse cette entreprise emblématique remet en question la pérennité du secteur. Analysons les enjeux cruciaux de cette situation inquiétante pour l'industrie automobile électrique.

Restructuration : des choix difficiles

Northvolt a récemment annoncé un plan de restructuration radical, redéfinissant ses priorités et procédant à des coupes drastiques. L'entreprise va se concentrer sur ses activités principales — principalement la production de matériaux cathodiques et de systèmes de stockage de batteries — mais cela s'accompagne de licenciements, dont le nombre n’est pas encore précisé. Ce tournant stratégique visait à renforcer la viabilité de Northvolt, mais suscite des inquiétudes parmi les employés et les investisseurs.

Les origines d'une crise

Plusieurs éléments ont contribué à cette crise :

- **Gestion des déchets** : des coûts élevés liés à une gestion inefficace des sous-produits de fabrication.

- **Production en baisse** : le volume de production n'a pas atteint les chiffres prévus.

- **Commandes annulées** : la rupture d'un contrat majeur avec BMW, évalué à 2,15 milliards d'euros, a particulièrement impacté les finances de l'entreprise.

- **Ralentissement du marché** : une baisse générale des ventes de voitures électriques a également fragilisé Northvolt.

Projets compromises

Les répercussions se font déjà sentir sur les projets en cours :

- **Suspension à Skellefteå** : la fabrication de matériaux cathodiques est gelée jusqu'à nouvel ordre.

- **Annulation à Borlänge** : l’usine de cathodes prévue est complètement abandonnée et mise en vente.

- **Gdansk en attente** : Northvolt est à la recherche d'un investisseur pour son site en Pologne.

- **Retards potentiels** : malgré une éclaircie, les usines en Allemagne et au Canada pourraient voir leurs projets retardés de plusieurs mois.

Une tempête qui touche tout le secteur

Northvolt n'est pas isolé. D'autres géants de l'industrie, tels qu'ACC — co-entreprise entre Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies — ont récemment stoppé leurs chantiers en Allemagne et en Italie. De même, SVOLT, une entreprise chinoise, a abandonné son projet d'implantation en Allemagne, démontrant que le malaise touche l'ensemble du secteur des batteries électriques.

Les interrogations pour l'avenir

Les difficultés de Northvolt soulèvent des questions cruciales :

- **Suffisance de la capacité de production** : Pourra-t-on répondre à la forte demande de véhicules électriques ?

- **Révision des ambitions des constructeurs** : Les fabricants devront-ils adapter leurs plans d'électrification ?

- **Impact sur le prix des véhicules** : Quels seront les effets sur les coûts d'achat pour les consommateurs ?

Quel avenir pour Northvolt ?

Malgré cette tourmente, Northvolt reste déterminé. Un plan de mise à jour de la stratégie est annoncé pour l'automne 2024. L'entreprise mise également sur l'ouverture de son usine en Allemagne à Heide en 2028 pour prouver sa résilience. Cette étape sera cruciale pour démontrer que Northvolt a les moyens de dépasser ses défis actuels.

Conclusion : un chemin semé d'embûches

L’histoire de Northvolt est une alerte sur les défis à venir pour l’ensemble de l’industrie des véhicules électriques. La route vers une mobilité durable est longue et parsemée d'obstacles. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer comment Northvolt, et le secteur en général, s’adapteront aux réalités changeantes du marché de l'électrique.