Le monde de la mobilité autonome vient de subir un coup de tonnerre sans précédent. Cruise, la filiale de General Motors spécialisée dans les robotaxis sans conducteur, a décidé d'arrêter ses activités après plusieurs années de tentatives infructueuses. Ce retournement de situation modifie considérablement l'équilibre du marché, donnant un nouvel élan à des concurrents tels que Tesla et Waymo.

L'accident tragique qui a mis fin à l'aventure

Le tournant dramatique s'est produit à San Francisco, où un robotaxi a heurté une piétonne déjà blessée par un autre véhicule. L'accident a engendré une gestion calamiteuse de crise par Cruise, entraînant la suspension immédiate de son permis d'exploitation par les autorités. Les répercussions ont été catastrophiques :

- La démission choc du cofondateur Kyle Vogt, un symbole du désastre.

- Près de 900 employés, soit 25% des salariés, ont été licenciés.

- Les activités opérationnelles de l’entreprise ont été suspendues indéfiniment.

Une réalité économique implacable

Au-delà des problèmes de sécurité manifeste, General Motors fait face à une crise financière. Déjà, l'entreprise a investi plus de 8 milliards de dollars dans Cruise depuis 2016, mais elle n'a jamais réussi à atteindre la rentabilité. Alors que les coûts de développement des technologies de conduite autonome continuent de grimper, General Motors a été contraint de revoir sa stratégie, se concentrant désormais sur le développement de systèmes d'assistance à la conduite pour leurs véhicules classiques.

La course à l’autonomie : un nouveau chapitre

L'arrêt des activités de Cruise ouvre de nouvelles opportunités pour les concurrents. Waymo, la filiale d'Alphabet, renforce sa position de leader avec des opérations déjà établies à Phoenix et San Francisco. De son côté, Tesla planifie le lancement de son Cybercab, qui pourrait bouleverser le marché dès 2026.

Cette dynamique remet en question la légitimité des projets de robotaxis autonomes à grande échelle, faisant pencher la balance vers des solutions plus sûres et économiquement viables, à court terme. Les réactions des grands groupes automobiles ne se sont pas fait attendre; Honda, ancien allié de Cruise, envisage une réévaluation de ses projets de robotaxis au Japon, prévus pour 2026.

L'avenir de la conduite autonome : espoirs et défis

Bien que l'échec de Cruise puisse sembler dissuasif, cela ne signifie pas la fin de l'innovation dans le domaine des véhicules autonomes. Avec une stratégie axée sur l'accumulation de données de conduite réelles grâce à ses millions de véhicules sur la route, Tesla pourrait bien se retrouver en position avantageuse pour dominer ce marché.

Le secteur se divise désormais entre deux réalités distinctes : d'une part, le perfectionnement de solutions de conduite assistée accessibles au grand public, et d'autre part, le développement de services de transport autonome dans des zones géographiques spécifiques. Cette évolution pourrait à la fois favoriser l'adoption des technologies autonomes et garantir une sécurité accrue pour tous les usagers de la route.

Ce bouleversement annonce-t-il une nouvelle ère pour la mobilité autonome ?