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COP29 : "Chaque tonne de CO2 émise par les citoyens représente des milliers d'euros de dommages", avertit un économiste

2024-11-11

Auteur: Chloé

La COP 29 a débuté le lundi 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, malgré une impressionnante liste d'absents, notamment celle des présidents français et américains, du chancelier allemand et du Premier ministre canadien. Dans un contexte déjà préoccupant, la réélection de Donald Trump, un ancien climatosceptique notoire, corse les enjeux du changement climatique, lui qui avait retiré les États-Unis des Accords de Paris pendant son premier mandat.

Christian Gollier, économiste du climat et coauteur des rapports du GIEC, appelle les citoyens mondiaux à réaliser les sacrifices nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Selon lui, la responsabilité repose lourdement sur les épaules de chacun. "Il est crucial que nous comprenions que la lutte contre le réchauffement nécessite une mobilisation mondiale", affirme-t-il.

La victoire de Trump pourrait affaiblir considérablement les ambitions climatiques des États-Unis, et si cette tendance se poursuit, d'autres nations pourraient facilement faire marche arrière, se disant : "Pourquoi devrions-nous agir si les États-Unis ne le font pas ?"

De plus, si Trump renoue avec la fracturation hydraulique, cela risque d'accroître la production de pétrole et de gaz aux États-Unis, rendant ces ressources moins chères et augmentant la concurrence entre les États-Unis et l'Europe. Cela pourrait conduire à une délocalisation des industries les plus polluantes vers des pays aux réglementations plus laxistes sur le climat, exacerbant ainsi le problème du réchauffement.

"Une désindustrialisation en Europe n'amènerait aucun bénéfice écologique si la production est déplacée vers des pays moins exigeants sur le plan environnemental", souligne Gollier. Avec une projection alarmante, il mentionne que si nous ne parvenons pas à établir une coalition solide de pays engagés, nous pourrions voir une augmentation des températures mondiales dépassant les 4 ou 5 degrés.

Cette nouvelle dynamique pourrait avoir des répercussions tragiques sur l'avenir de notre planète, car l'accord de Paris, qui visait à limiter le réchauffement à 1,5 degré, pourrait disparaître. Si nous ne mesurons pas l'impact des politiques actuelles, le monde pourrait faire face à des catastrophes environnementales sans précédent.

À la COP 29, un autre sujet majeur concerne le financement des pays en développement. Ces nations, qui représentent une grande partie de la population mondiale, doivent être soutenues dans leur quête d'un développement durable. Gollier met en lumière la responsabilité historique des pays occidentaux, qui ont largement contribué à la crise climatique, et insiste sur l'importance de réparer les dommages en apportant une aide significative.

"Les pays en développement demandent des financements allant au-delà des 100 milliards promis en 2009. Ils cherchent maintenant des contributions d'au moins 1 000 milliards de dollars par an pour faire face à cette crise qu'ils n'ont pas créée", note-t-il.

Concernant la France, il estime qu'environ 60 milliards d'euros par an seraient nécessaires pour aborder efficacement le changement climatique. Pourtant, il souligne que le gouvernement doit jongler avec des priorités majeures comme l'éducation et la santé, ce qui complique la situation.

Gollier conclut sur une note très claire : "Les citoyens doivent comprendre que chaque fois qu'ils émettent une tonne de CO2, ils aggravent la situation, causant des dommages estimés à plusieurs milliers d'euros, qui seront à la charge des générations futures." Un message urgent pour mobiliser la prise de conscience citoyenne avant qu'il ne soit trop tard.