Le véritable coup d’envoi des hostilités est enfin donné. Le samedi 5 avril, les socialistes sont appelés à déposer leurs « contributions générales », des textes révélant diverses orientations politiques en vue du prochain congrès qui se tiendra à Nancy du 13 au 15 juin.

Deux ans après le congrès de Marseille, qui avait profondément divisé le parti entre les partisans et les détracteurs de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, les protagonistes sont maintenant prêts à se battre sur la stratégie à adopter pour 2027. Ce congrès est souvent décrit comme un tournant crucial, une véritable « pâque socialiste », pour chacun des participants, qui cherchent à se positionner favorablement avec des idées novatrices, des soutiens divers et des ralliements d’élus pour revitaliser le parti.

Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et candidat à sa propre réélection, présente un texte audacieux intitulé « Le cœur de la gauche ». La proposition phare de ce document repose sur l'idée d'une construction d'une « plateforme commune » qui inclurait la « gauche non mélenchoniste », représentée par des figures comme François Ruffin et Raphaël Glucksmann.

La question brûlante qui se pose est de savoir s'il faut établir une primaire avec Les Écologistes et les communistes ou si le PS doit désigner un candidat de manière autonome. Cependant, les soutiens d’Olivier Faure prennent un ton prudent et évitent de se prononcer clairement sur ces modalités. Selon Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne, « Nous avons choisi de ne pas trancher la question car cela figerait toute discussion ».

Cette phase menant au congrès est marquée par une intensification des stratégies et de la communication au sein du PS, alors que les membres cherchent à redéfinir les priorités du parti face à un paysage politique en constante évolution. De plus, l’enjeu de renforcer l’unité du parti est crucial dans un contexte où les élections présidentielles de 2027 approchent à grands pas.

Les socialistes devront faire preuve d’ingéniosité pour regagner la confiance des électeurs, perdue par des fractures internes récurrentes et des choix stratégiques discutables lors des précédents scrutins. La saga au sein du Parti socialiste semble donc bien loin d'être terminée, et tous les yeux seront rivés sur Nancy en juin prochain.