Colombie : Les affrontements avec l'ELN causent plus de 60 morts, la situation alarmante s'aggrave
2025-01-19
Auteur: Pierre
Les autorités colombiennes ont récemment intensifié leur offensive militaire dans la région du Catatumbo, dans le nord-est du pays, à la frontière avec le Venezuela. Cette décision fait suite à une attaque particulièrement brutale de la guérilla de l'Armée de Libération Nationale (ELN) qui a causé la mort d'au moins 60 personnes, dont des civils et des dissidents des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).
Le général Luis Emilio Cardozo, commandant de l'armée colombienne, a déclaré avec gravité : « La situation est actuellement très critique dans cette région ». Les derniers bilans, révélés par le Bureau du médiateur, ont démontré une aggravation de la violence, avec des victimes recensées dans des localités comme Convencion, Abrego, Teorama, El Tarra, Hacari et Tibu. Il est à noter que le chiffre précédemment annoncé n'était que de 40 morts, illustrant l'escalade de la violence.
Des attaques similaires, évoquant les pires heures du conflit armé en Colombie, ont été menées par l’ELN, qui a également affronté les dissidents des FARC, des groupes qui ont pourtant signé un accord de paix en 2016.
Le général Cardozo a accusé l’ELN d'avoir violé les droits humains en exécutant des membres de la population de façon sauvage. En réponse à cette crise, l'armée a déployé 300 soldats supplémentaires pour stabiliser la région.
Avec ces actes de violence, le président colombien Gustavo Petro a décidé de suspendre les pourparlers de paix avec l'ELN, les qualifiant de « crimes de guerre ». Petro, qui a pris ses fonctions à la fin de 2022 avec la promesse de chercher une solution négociée aux six décennies de conflit armé, fait maintenant face à un défi majeur. Son administration espérait des négociations avec l’ELN et les dissidents des FARC, mais des complications ont empêché tout progrès concret.
Le Catatumbo, reconnu pour sa production massive de coca, a vu des milliers de personnes être déplacées à la suite des récents affrontements. Le maire de Tibu, Richar Claro, a rapporté que plus de 2 500 personnes avaient fui la violence, certaines évacuées par hélicoptère en raison de la gravité de la situation. La région est devenue un symbole tragique du long conflit ayant fait plus de 9,5 millions de victimes au cours des dernières décennies.
Avec les tensions qui persistent, la Colombie se prépare à présenter un rapport sur les crimes de guerre de l’ELN lors d’une session prévue du Conseil de Sécurité des Nations Unies la semaine prochaine. En attendant, la population civile continue de souffrir, alors que la sécurité reste fragile dans cette partie du pays.