Monde

Cisjordanie : enquêtes en cours après la mort de Palestiniens projetés du toit par des soldats israéliens

2024-09-21

Dans le quartier de Qabatiya, la scène de désolation se dessine clairement : des gravats jonchent le sol, et les yeux des habitants sont rivés sur le toit où, le 19 septembre dernier, des soldats israéliens ont été filmés en train de projeter des Palestiniens dans le vide après les avoir tués. Ces images, diffusées largement, ont suscité une onde de choc qui a même atteint la Maison Blanche, qualifiant la situation de "profondément préoccupante". Suite à cela, l'armée israélienne a annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances de cet événement.

Hadi, un résident âgé d'une soixantaine d'années, témoigne des moments terrifiants qu'il a vécus : "J'ai observé tout depuis ma fenêtre. Les forces spéciales israéliennes sont arrivées par la route. Trois jeunes ont été abattus après un échange de tirs de vingt minutes. Nous avons vu l’armée tirer alors que ces hommes étaient déjà sans vie. Ils les ont ensuite jetés du toit."

Ce jour-là, les Palestiniens, qui étaient armés, se trouvaient dans une maison déjà en partie démolie par un bulldozer qui avait précédemment été utilisé lors des opérations militaires. Hadi se dit aussi choqué par la violence de cette opération, affirmant qu'un des jeunes tués "bougeait encore... il n'était pas encore mort. Ils l'ont abattu avec un drone".

Les habitants échangent les vidéos du drame, essayant de se réconforter face à une violence omniprésente. Saïd, un autre résident qui est venu rendre hommage aux victimes, souligne la tragédie de cette situation : "C'est particulièrement tragique pour la jeunesse. Ils sont témoins de violence et de combats constants. Les bulldozers défilent, et ces enfants s'en souviennent, développant un sentiment de haine face à l'occupation."

Les dégâts matériels sont considérables. Selon les voisins, cinq familles résidaient dans la maison désormais réduite en débris. Elles sont désormais contraintes de quitter un lieu qu'elles ne pourront plus jamais appeler chez elles après cette journée de violence inouïe.