Technologie

Cinq ans après le Covid-19, les salariés du jeu vidéo en lutte pour préserver le télétravail

2025-01-21

Auteur: Marie

Près de cinq ans après les premiers confinements liés à la pandémie de Covid-19, l'industrie du jeu vidéo est dans la tourmente. Alors que le télétravail était devenu la norme pour de nombreux employés durant cette période, les grandes entreprises technologiques, dont plusieurs fleurons du secteur du jeu vidéo, réévaluent désormais cette approche. De retour à une situation économique incertaine, particulièrement en France, la tendance semble pointer vers un retour massif aux bureaux, laissant de nombreux salariés dans l'angoisse.

Chez Ubisoft, l'un des géants du jeu vidéo, des mouvements de protestation se multiplient. Les syndicats et les employés se sont mobilisés depuis plusieurs mois contre la politique de retour au présentiel imposée par la direction. En septembre dernier, Ubisoft avait annoncé une volonté de réorienter mondialement ses pratiques en matière de télétravail, forçant ses employés français à revenir au bureau au moins trois jours par semaine. Cette exigence a suscité des grèves et des discussions âpres, reflétant des tensions plus larges au sein de l'entreprise, notamment des questions sur la gestion de la charge de travail et la santé mentale des salariés.

Mais Ubisoft n'est pas un cas isolé. D'autres studios français, comme Spiders, ont également exprimé leurs inquiétudes concernant les menaces pesant sur le télétravail. À l'international, Rockstar Games, célèbre pour sa franchise Grand Theft Auto, annonce une politique de présence obligatoire de cinq jours par semaine, tandis que des entreprises comme Blizzard Entertainment et Riot Games avaient, un an ou deux plus tôt, esquissé des lignes directrices similaires, densifiant la lutte pour les droits des travailleurs.

Des demandes de salariés évoquent même des « licenciements maquillés » pour justifier les retours en présentiel. Les justifications avancées par certains dirigeants, portant sur des soucis de productivité et de culture d'entreprise, sont perçues par de nombreux employés comme de simples prétextes. La direction d'Ubisoft, lorsqu'interrogée, a soutenu que « les avantages d'être ensemble sur site » sont des raisons suffisantes, citant la cohésion d’équipe, l’efficacité des collaborations, et une meilleure intégration ainsi qu'une formation continue des employés.

Cependant, ces arguments peinent à convaincre la majorité des employés, beaucoup desquels s'étaient adaptés au télétravail et ont même établi leur domicile en dehors des zones urbaines où se trouvent les bureaux, posant ainsi un véritable dilemme quant à leur avenir professionnel. Plus largement, la tension entre la flexibilité acquise durant la pandémie et le désir des entreprises de revenir au passé soulève des interrogations fondamentales sur la nature du travail dans l'ère post-Covid.