
Chikungunya : Les premiers décès à La Réunion amplifient l'inquiétude face à l'épidémie
2025-03-21
Auteur: Louis
La Réunion est sous le choc après la révélation de deux décès dus au chikungunya, touchant des personnes âgées de 86 et 96 ans. C'est la première fois depuis le début de l'épidémie en août 2024 que des décès ont été confirmés, marquant un tournant inquiétant dans la propagation de la maladie sur cette île de l'océan Indien.
Le préfet de La Réunion, ainsi que l'Agence régionale de santé (ARS), ont exprimé leur tristesse face à ces pertes. Dans un communiqué, ils ont expliqué que le délai entre les décès et leur annonce était dû à la nécessité de consulter des experts afin de déterminer précisément les circonstances entourant ces tragiques événements. Les analyses soulignent que l'une des victimes souffrait de comorbidités, rendant la situation encore plus préoccupante.
Depuis le début de l'épidémie, plus de 8 500 cas autochtones ont été recensés, avec près de 3 000 cas rien que pour la semaine du 3 au 9 mars. Bien que l'ARS ait affirmé qu'aucune pression n'affecte actuellement le système de santé, seulement 24 hospitalisations ont été notées depuis le début de l'année, la tension semble palpable avec ces récents décès.
Comparé à l'épidémie de 2005-2006, qui avait infecté 260 000 personnes et causé 225 décès, l'impact immédiat de cette épidémie semble moins sévère. Cependant, la situation pourrait évoluer rapidement. En effet, des experts comme le chercheur Patrick Mavingui préviennent qu'un pic d'épidémie est prévu pour fin avril, avec une transmission continue du virus. Ce virus se transmet presque à la même vitesse que celui de l'épidémie précédente, bien qu'il ne présente pas encore ses mutations de virulence.
Face à cette montée d'inquiétude, la Haute autorité de santé a recommandé la vaccination prioritaire des seniors de plus de 65 ans et des personnes présentant des comorbidités. Le vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire Valneva, a reçu une autorisation en Europe en juin 2024.
Le préfet a également décrété le niveau 4 du plan Orsec, correspondant à une "épidémie de moyenne intensité". Des mesures de lutte contre le moustique tigre sont mises en œuvre, avec près de 150 agents mobilisés chaque jour pour des interventions de démoustication, notamment dans la commune du Tampon, qui reste la plus touchée.
Sur les réseaux sociaux, les réactions des habitants oscillent entre choc et scepticisme. Beaucoup demandent des informations claires concernant la vaccination et les précautions à prendre face à cette épidémie. Pendant ce temps, à Mayotte, un second cas importé de chikungunya a été enregistré, venant d'un voyage à La Réunion.
Alors que jusqu'à présent, la maladie était perçue comme bénigne, cause de symptômes intermittents, les récents développements rappellent brusquement toute sa gravité potentielle. Le chikungunya, qui entraîne fièvre et douleurs intenses, peut également déclencher des complications graves. Les autorités sanitaires continuent à surveiller la situation de près, prêtes à réagir face à toute escalade.