Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a lancé lundi 7 avril la campagne de vaccination contre le chikungunya à La Réunion. Cette initiative a eu lieu dans une pharmacie de L’Etang-Salé, qui est la zone la plus touchée par l'épidémie qui sévit sur l'île.

Le vaccin Ixchiq, autorisé au niveau européen depuis juin 2024, représente la première protection efficace contre cette maladie virale transmise par les moustiques-tigres. Récemment, 40 000 doses ont été livrées sur l'île, avec une priorité accordée aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités.

Manuel Valls a annoncé que « cinquante mille autres doses devraient arriver d'ici fin avril », ce qui suscite des attentes autour de la capacité de production des vaccins par l’industriel impliqué.

Avec le pic de l’épidémie attendu autour de mi-avril, il est essentiel de démarrer cette campagne rapidement. Une élargissement de la campagne de vaccination pour inclure les adultes de plus de 18 ans avec des conditions préexistantes sera mis en place dès la réception des nouvelles doses. Gérard Cotellon, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, a averti que les dépenses liées à la lutte contre le chikungunya s'élevaient à 15 millions d’euros durant le premier trimestre seulement.

Depuis le début de l'année, plus de 20 000 cas de chikungunya ont été signalés, mais selon Manuel Valls, le nombre réel pourrait atteindre entre 50 000 et 70 000, car de nombreuses personnes ne déclarent pas leur infection.

Le ministre s'est également rendu au centre hospitalier ouest Réunion (CHOR) à Saint-Paul pour visiter plusieurs services accueillant des patients atteints du chikungunya. Deux décès, impliquant des personnes âgées de 86 et 96 ans, ont été confirmés, et des enquêtes sont en cours pour d'autres cas possibles. Entre le 17 et le 23 mars, près de 6 000 nouveaux cas ont été enregistrés.

En réponse à cette situation sanitaire préoccupante, l'île Maurice a annoncé qu'un test PCR négatif au chikungunya serait obligatoire pour tous les voyageurs venant de La Réunion à partir du 9 avril jusqu'au 8 mai. Par ailleurs, le centre hospitalier universitaire de La Réunion a activé un plan blanc pour faire face à une forte pression sur les services d'urgence, ce qui inclut la déprogrammation de certaines opérations et la réinsertion de personnel médical en congé. Le déploiement de ces mesures souligne la gravité de l'épidémie en cours et la nécessité impérieuse d'une réponse rapide et efficace.