Retour sur "Une femme très, très, très amoureuse"

Dans le monde parfois impitoyable du cinéma français, il existe des œuvres dont la destinée est marquée par le hasard et les échecs. Aujourd'hui, retour sur "Une femme très, très, très amoureuse", une comédie romantique qui n'a pas su conquérir le public à sa sortie en 1997, malgré un casting prometteur, avec l'animateur Nagui en tête d'affiche.

Initialement, le film semblait être un cocktail réussi : un animateur phare, un scénario accrocheur, et certains effets spéciaux innovants pour l'époque. Pourtant, le résultat fut sans appel. L'échec commercial a été tel qu'aujourd'hui, ce film est tombé dans l'oubli, difficile même à visionner, tant sa distribution a été limitée.

Nagui lui-même, qui arbore habituellement un sourire contagieux, a évité d'évoquer ce film pendant de nombreuses années. En 2017, lors d'une interview avec l'humoriste Tom Villa, il ne pouvait pas cacher son malaise, un moment qui a suscité curiosité et amusement auprès des téléspectateurs. Un an plus tôt, il avait exprimé dans Le Parisien son regret d'avoir tenté sa chance dans le cinéma, affirmant que cela était une insulte aux véritables acteurs de talent.

Un échec commercial lié aux circonstances de sa sortie

L'échec cuisant du film s'explique en partie par les circonstances de sa sortie. Prévu pour faire la lumière sur des thèmes complexes comme le mensonge et les relations, le film a été, contre toute attente, projeté en plein été, à une date où peu de spectateurs se réjouissent de faire le déplacement en salles obscures.

Ariel Zeitoun, le scénariste et réalisateur, a voulu surprendre le public avec une narration originale. Il a cherché à mélanger divers genres comiques, allant de l'humour juif au burlesque, ajoutant une touche inédite qui reste rare dans le cinéma français. Malgré cette originalité, le film ne parvint pas à capter l'attention à sa sortie, échouant même à marquer les esprits de la critique.

Réactions des critiques et du public

En effet, alors que certains critiques ont apprécié le jeu de Nagui, d’autres n'ont pas mâché leurs mots. Jacques Mandelbaum, du Monde, a noté le film comme "un rien culotté" mais de nombreux autres observateurs ont tranché sur sa qualité, évoquant des défauts et des choix de mise en scène jugés désastreux.

La notoriété de Nagui pourrait avoir été un fardeau pour le film. La perception du grand public quant à son rôle dans une comédie romantique a pu susciter des attentes impossibles à satisfaire. En effet, beaucoup ont imaginé que sa participation n'était qu'une opération commerciale désastreuse.

Un espoir de renaissance pour le film

Malgré tout, cet échec ne semble pas désolé en Ariel Zeitoun. Dans les interviews récentes, il se dit fier de ce projet et espère même le ressusciter. Déterminé à redonner vie à cette œuvre, il a récemment récupéré les droits pour éventuellement proposer une version remasterisée, laissant entrevoir une possible ressortie prévue pour l'année prochaine.

L’avenir de "Une femme très, très, très amoureuse" sur grand écran demeure donc incertain, mais la volonté de son créateur d’ériger ce film comme une curiosité cinématographique pourrait séduire une nouvelle génération de spectateurs. Avec la nostalgie du rétrospective des années 90 et l'essor des plateformes de streaming, cette comédie pour le moins singulière pourrait bien connaître une seconde jeunesse.