«C'est une charge énorme» : Le long voyage des aidants pour secourir leurs parents âgés
2024-11-16
Auteur: Chloé
Mary en est persuadée : déplacer son père de 92 ans de ses montagnes du sud-ouest vers la région parisienne serait fatal. Cette sexagénaire parcourt toutes les deux semaines, parfois tous les trois semaines lorsque son emploi du temps est chargé, 800 kilomètres pour rendre visite à ses parents, faire les courses et s'assurer que tout va bien. Bien que son père vive encore de manière autonome chez lui, sa mère est depuis un an et demi installée dans une unité protégée d’un EHPAD, où les portes sont sécurisées par un code. L'octogénaire, aujourd'hui très désorientée, a vu sa mémoire se détériorer lentement. C'est son père, préoccupé par sa santé, qui a tiré la sonnette d'alarme et a incité Mary à prendre une décision cruciale.
Les aidants, souvent des membres de la famille, jouent un rôle essentiel en apportant un soutien régulier aux personnes dépendantes en raison de l'âge, de maladies ou d'un handicap. Cette responsabilité peut peser lourdement sur leurs épaules, et les déplacements sur plusieurs centaines de kilomètres ajoutent une complexité supplémentaire à cette situation déjà délicate. Selon Simon de Gardelle, président de l'Association des Aidants, un quart des aidants non-cohabitants vivent à plus de 30 kilomètres de leurs parents âgés.
La distance n’est pas le seul facteur à considérer. Par exemple, un trajet Paris-Marseille, bien que long de 800 km et prenant environ trois heures en train, est souvent plus abordable en termes de logistique qu'un trajet Nevers-Nancy, qui peut se révéler bien plus compliqué en raison des moins bonnes liaisons de transport. La réalité de ces aidants est souvent marquée par des sacrifices personnels, un stress continu et, parfois, un sentiment d'isolement face à leur charge.
Face à ces défis, de nombreuses associations tentent de sensibiliser le grand public à la réalité des aidants et d'apporter un soutien indispensable. Ces efforts visent également à promouvoir des politiques publiques qui pourraient améliorer la qualité de vie de ces héros du quotidien, car leur dévouement mérite bien plus qu'une simple reconnaissance.