Ces Bretons qui dominent l'hôtellerie à Paris : quand la tradition rencontre l'innovation
2025-01-12
Auteur: Julie
Saviez-vous que derrière certains des hôtels les plus emblématiques de Paris se cachent des entrepreneurs bretons? Bien que cela soit peu connu, une part importante des 1 700 hôtels de la capitale est détenue par des investisseurs de la région Bretagne. Des établissements comme l'Ekta et le Galileo, situés à proximité des Champs-Élysées, ou encore le Whistler près de la Gare du Nord, illustrent parfaitement cette montée en puissance.
Les Bretons investissent massivement dans le secteur hôtelier parisien, venant enrichir un paysage déjà diversifié. Le groupe Océania Hotels, avec plusieurs établissements au cœur de Paris, et les appart'hôtels Odalys, sont des exemples de ce dynamisme breton. Cependant, il ne s'agit pas que de grands groupes : de nombreux hôteliers indépendants apportent également leur touche unique, comme B&B, qui s’efforce de redéfinir l'expérience des voyageurs.
Grands champions de l’industrie
Parmi les acteurs majeurs, Didier Ferré, un Rennais dont la fortune est estimée à 1 milliard d'euros, domine le secteur avec une centaine d'hôtels, dont certains dans la capitale. Son hôtel Mercure Paris Montparnasse, acquis pour près de 100 millions d'euros en 2011, en est une vitrine éclatante.
D'autres figures notables comme Jacques Gad et Françoise Roblin, fondateurs de Cofigad, voient leur groupe hôtelier valorisé à plus de 520 millions d'euros, témoignage de l'essor économique des hôteliers bretons dans la ville lumière.
À côté de cela, des entités plus modestes comme Vicartem, dirigé par Céline et Sébastien Meslin, font leur chemin avec le Solly Hôtel Paris, près du Marais. Ce secteur, de plus en plus concurrentiel, attire aussi des nouveaux venus, désireux de se lancer dans une aventure passionnante au cœur de Paris.
L'investissement, un défi considérable
Investir dans un hôtel à Paris n’est pas un défi à prendre à la légère. Les coûts font souvent débat, car la valeur d'un fonds de commerce oscille entre quatre et six fois son chiffre d’affaires, tandis que les murs se valorisent entre 25 et 30 ans de loyer. Ces chiffres illustrent le fait qu'il y a une demande croissante d'hôtels, surpassant largement l'offre.
Les investissements dans ce secteur peuvent s'élever à plusieurs millions d'euros. Christian Roulleau, fondateur du groupe Samsic, a récemment diversifié ses activités en investissant dans des hôtels parisiens grâce à son family office For-BZH. Son établissement Bloom House Paris, situé près des gares, est une belle illustration de cet esprit entrepreneurial breton qui conquiert la ville.
Quel avenir pour l'hôtellerie à Paris ?
La tendance actuelle montre une montée en gamme des établissements hôteliers: les anciens hôtels 2 étoiles familiaux se raréfient, et le marché a été redistribué après la pandémie de Covid. Beaucoup d'hôteliers ont considéré vendre leurs établissements, fournissant de belles opportunités pour les bretons en quête d’un investissement rentable. La fiscalité avantageuse joue également un rôle crucial dans cette attractivité.
Cependant, alors que la concurrence s'intensifie, des défis se présentent. "Le secteur a ses périodes fastes et ses creux", souligne James Galland d'Odalys City, notant que bien que 2023 ait été exceptionnel, les attentes pour 2024, notamment à l'approche des Jeux olympiques, ne sont pas au rendez-vous. L'équilibre entre la hausse des coûts fonciers et des coûts de construction demeure une énigme pour les futurs investisseurs.
Dans ce contexte, les hôtels bretons à Paris ont encore de belles perspectives devant eux, confrontés à une compétition de plus en plus féroce, mais dotés d'une détermination inébranlable à redéfinir l'hospitalité dans la capitale.